De nouvelles recommandations de sécurité du BEA

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), chargé de l'enquête technique sur le tragique accident d'un A330 d'Air France entre Rio et Paris, qui a fait 228 morts le 1er juin 2009, a présenté jeudi 5 juin son rapport final à l'issue de trois années d'investigations. Il a émis 41 recommandations de sécurité dont 25 nouvelles par rapport à juillet 2011. Les principales portent sur la formation des pilotes et l'alarme de décrochage.
Dans son rapport final, le BEA a souligné l'importance de l'effet de surprise dans les réactions inappropriées de l'équipage. Aussi recommande-t-il que l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) "revoie les exigences de formation initiale, d'entraînement et de qualification des pilotes afin de développer et de maintenir une capacité de gestion des ressources de l'équipage face à la surprise de situations inattendues". L'AESA est incitée à demander aux compagnies "de renforcer la formation pour permettre l'acquisition et l'entretien d'automatismes comportementaux adéquats dans des situations inattendues et rares, de forte charge émotionnelle". Il lui est aussi demandé de faire "évoluer les bases réglementaires afin d'assurer une meilleure représentativité des simulateurs pour la reproduction réaliste des scénarios de situations anormales". Le BEA suggère enfin à l'agence de définir "des exigences de formation continue permettant de valider, par des exercices pratiques, l'assimilation de connaissances théoriques notamment sur la mécanique du vol".
S'agissant de l'alarme de décrochage, le BEA souhaite que l'AESA "impose de revoir la logique de fonctionnement ou d'affichage du directeur de vol afin qu'il disparaisse ou présente des ordres adaptés lorsque l'alarme de décrochage se déclenche. Elle lui demande de déterminer "des conditions dans lesquelles, à l'approche du décrochage, la présence d'une indication visuelle dédiée, combinée à l'alarme sonore, doit être rendue obligatoire". Par ailleurs, pour améliorer le retour d'expérience, elle suggère que la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) "prenne des dispositions visant à améliorer la pertinence et la qualité des comptes rendus d'incidents rédigés par les équipages et de leur diffusion, notamment vers le constructeur". Cette recommandation est destinée à éviter que des défaillances telles que le givrage des sondes Pitot passe inaperçue ou soit mal prise en compte par la communauté aéronautique.
Le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, a demandé jeudi 5 juin à la DGAC de lui présenter au plus vite son plan de mise en œuvre des recommandations faites par le BEA. La DGAC, qui dépend du ministère de l’Écologie et des Transports, est chargée de superviser la sécurité aérienne et le transport aérien. Le ministre demande aussi "au BEA de lui rendre compte de l'avancée de la mise en œuvre des recommandations des autres autorités concernées".

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