
Nicolette van der Jagt, déléguée générale du Clecat © Clecat
Reportée au 1er octobre 2013, l'entrée en vigueur de l'Écotaxe occupe en France les esprits des chargeurs comme des transporteurs tous modes confondus. Pourtant, à la même date, une autre obligation pèsera sur les fournisseurs de services de transport : l'information CO2. Dans les rangs des commissionnaires français et européens, cette seconde échéance inquiète. Avec le soutien de l'Union TLF, le Comité de liaison européen des commissionnaires et auxiliaires de transport (Clecat) a ainsi organisé une conférence sur ce thème lors du dernier salon SITL à Villepinte. "Au regard des différents standards sur le calcul des émissions de CO2, les professionnels du transport et leurs clients sont confrontés à un dilemme", selon Nicolette van der Jagt, déléguée générale du comité. "Nous adhérons à la volonté de réduire les émissions du secteur mais il est nécessaire de définir des outils et des méthodes harmonisés". Sont notamment pointées les différences d'approches entre la France et l'Union européenne en matière de normalisation. "Dans ce contexte, il est difficile voire impossible de créer un outil pertinent sachant que les investissements à mener dans nos entreprises sont loin d'être négligeables", confie Stéphanie Chalandon, responsable Qualité, Sûreté et Environnement chez Clasquin. "Sur un trajet Fos-Lyon par exemple, selon l'outil utilisé, on obtient un taux d'émissions qui va du simple au double".
Remontée des données
Visant à renseigner les donneurs d'ordres sur les émissions de CO2 de leurs transports, l'information CO2 couvre tous les modes (aérien, ferroviaire, fluvial, maritime et routier). Selon le ministère des Transports, 85.000 entreprises de toutes tailles sont concernées par cette mesure qui s'appliquera aux prestations de transport ayant pour point d'origine ou de destination la France. Si la publication en octobre 2012 par les pouvoirs publics d'un guide méthodologique a permis d'y voir un peu plus clair, reconnaît Stéphanie Chalandon, "le recueil des données auprès des sous-traitants des commissionnaires demeure un problème.
Remontée des données
Visant à renseigner les donneurs d'ordres sur les émissions de CO2 de leurs transports, l'information CO2 couvre tous les modes (aérien, ferroviaire, fluvial, maritime et routier). Selon le ministère des Transports, 85.000 entreprises de toutes tailles sont concernées par cette mesure qui s'appliquera aux prestations de transport ayant pour point d'origine ou de destination la France. Si la publication en octobre 2012 par les pouvoirs publics d'un guide méthodologique a permis d'y voir un peu plus clair, reconnaît Stéphanie Chalandon, "le recueil des données auprès des sous-traitants des commissionnaires demeure un problème.
"Besoin d'outils et de méthodes harmonisés"
Du coup, seule la première méthode du guide est applicable. A minima, elle ne permet pas de cerner avec précision les émissions de CO2, et risque d'induire en erreur nos clients dans le choix de tel ou tel prestataire. D'où un réel danger de distorsion de concurrence". Dans le cas de DHL, par exemple, "81 % de nos émissions sont réalisées dans le cadre de transports réalisés avec des partenaires", indique Véronique Corduant, en charge des questions communautaires au sein du groupe allemand. Intégré à son programme Gogreen, DHL a créé un portail en ligne afin que ses sous-traitants puissent déclarer une série de données permettant le calcul de leurs émissions de CO2. "Lequel s'appuie sur les travaux de normalisation européens (CEN 16258), et s'accompagne d'une démarche de sensibilisation auprès de nos partenaires".
Programme "Green Freight Europe"
Cette voie est relayée par le Clecat à l'initiative du portail Green Freight Europe. Lancé en mars 2012, il vise à simplifier la remontée des données des transporteurs routiers auprès des commissionnaires. Comptant également des chargeurs, ce programme géré par la fédération néerlandaise EVO "recense près d'une centaine de membres", déclare Nicolette van der Jagt. Le comité appelle les transporteurs à rejoindre cette démarche "pour homogénéiser le calcul des émissions de CO2 en Europe".