Début des travaux imminent pour le canal Seine-Nord

De 2021 à 2028, les travaux du canal Seine-Nord mobiliseront l’attention des acteurs du fluvial. Mais VNF prévoit aussi des travaux sur l’ensemble du réseau, grâce, entre autres, à d’importants financements obtenus dans le cadre du plan de relance.
VNF a obtenu, via le plan de relance, 175 millions d’euros supplémentaire pour l’entretien du réseau fluvial. Cela porte à 600 millions d’euros le budget travaux dont bénéficiera Voies navigables de France pour les trois prochaines années. "Un chiffre jamais atteint dans l’histoire de VNF", souligne Guy Rouas, directeur de l’infrastructure, de l’eau et de l’environnement de l'établissement public. Cette somme sera utilisée, entre autres, pour des travaux visant à préparer la mise en service du futur canal Seine-Nord. Sur le bassin de la Seine, avec la mise à grand gabarit de l’Oise et, en amont de Paris, du secteur allant de Bray et Nogent-sur-Seine. Et dans le Nord de la France sur la Deûle, sur le canal Condé - Pommerœul ainsi que sur la Lys mitoyenne avec la Belgique.

Il s’agit là de connecter le futur canal avec le réseau fluvial belge, Seine-Nord n’étant que le maillon français de la liaison Seine-Escaut, destinée à relier à grand gabarit le bassin de la Seine aux grands ports maritimes de la mer du Nord.
Pour le canal Seine-Nord lui-même, le début des travaux doit avoir lieu dès 2021. "Le canal Seine-Nord Europe, c’est parti !", s’enthousiasme Pierre-Yves Biet, directeur des partenariats et des territoires de la Société du canal Seine-Nord Europe (SCSNE), qui rappelle l’objectif d’une remise des clés du nouveau canal à Voies navigables de France  pour fin 2028. Depuis le début, le projet a sans cesse été remis en question et a connu des hauts et des bas : obtention de la déclaration d’utilité publique en 2008, impasse du schéma de partenariat public-privé, puis relance du projet grâce aux financements européens et locaux. Européen dès l’origine, le canal est désormais aussi territorial, la SCSNE étant devenue en avril 2020 un établissement public local, qui assure la maîtrise d’ouvrage avec une équipe d’une cinquantaine de personnes.

Un chantier colossal

Au total, 400 personnes travaillent aujourd’hui à préparer le chantier, qui va démarrer dès 2021 pour le premier secteur, celui de Compiègne, le plus au sud du tracé du futur canal. Jusqu’à 6.000 personnes seront mobilisés au plus fort des travaux, en 2024, quand tous les secteurs seront en chantier simultanément. "Le projet avance, et c’est la concrétisation de trente ans de conception, de débats, d’espoirs et de craintes, résume Pierre-Yves Biet. Ce délai est le lot de tous les grands projets, et celui-ci est exceptionnel."

Sur 106 km, entre Compiègne (Oise) et le canal Dunkerque-Escaut (Pas-de-Calais), le chantier s’annonce colossal : des retenues d’eau d’un volume de 40 millions de m³ doivent être créées pour faire face à l’étiage de l’Oise ; 9 Mt de matériaux de carrière et 1 Mt de pulvérulents seront employés pour la construction des ouvrages, l’étanchéité du canal et la protection des berges ; 200.000 tonnes d’acier seront aussi mises en œuvre, principalement pour la construction du pont-canal au-dessus de la Somme et des six écluses, avec 25 m de hauteur de chute pour la plus grande d’entre elles.

Une logistique fluviale pour les travaux

Bien que d’un gabarit plus modeste (800 tonnes environ, contre 4.400 tonnes pour le futur canal Seine-Nord), l’actuel canal du Nord sera mis à contribution pour acheminer tous ces matériaux de construction. "Dans le cadre de la politique d’achat de la SCSNE, il est prévu de faire participer les PME à toutes les phases du chantier, indique Pierre-Yves Biet. Il y aura des opportunités pour les transporteurs actifs aujourd’hui sur le canal du Nord, qui pourront répondre à des appels d’offres. Nous travaillons à la "fluvialisation" du chantier, avec l’objectif d’en sécuriser la logistique et de limiter les nuisances pour la population et l’empreinte environnementale. Seine-Escaut met aussi un fort coup de projecteur sur le transport fluvial, qui ne peut que favoriser les bateliers, par exemple pour l’obtention de financements bancaires s’ils veulent investir dans un nouveau bateau."

En outre, le canal du Nord restera navigable pendant les travaux de Seine-Nord non seulement pour l’approvisionnement du chantier en matériaux de construction mais aussi pour la poursuite des transports fluviaux actuels, qui assureront le fond de cale du nouveau canal et permettront d’avoir le trafic le plus élevé possible sur Seine-Nord dès son ouverture.

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