
© Franck André
Des extraits d'un rapport d'experts publiés jeudi 13 septembre en Italie pointe des défaillances de la part de la compagnie Costa Crociere dans la gestion du naufrage du "Costa Concordia". Le rapport a été rédigé par des experts nommés par la juge qui enquête sur la tragédie du "Concordia", dont le naufrage devant l'île toscane du Giglio avait fait trente-deux morts sur 4.229 passagers et membres d'équipage. Neuf personnes, dont le commandant Francesco Schettino et trois dirigeants de Costa, sont visées par l'enquête ouverte par le parquet de Grosseto sur la catastrophe pour homicides multiples, naufrage et abandon de navire.
"Prochaine audience technique le 15 octobre à Grosseto"
Dans la nuit de la tragédie, Roberto Ferrarini, coordinateur de l'unité de crise de Costa, "ne paraît pas avoir pris la mesure réelle de l'état du navire" en dépit du fait qu'il disposait des "principales informations" sur la collision du "Concordia" avec un rocher tout près du Giglio, estiment les experts. Ceux-ci lui reprochent aussi de ne pas avoir contacté immédiatement la capitainerie du port quand il a appris à 21 h 58 de la bouche de M. Schettino que le "Concordia" avait heurté un rocher à 21 h 45. En outre, M. Ferrarini, informé par M. Schettino du fait que trois compartiments du navire avaient été inondés, "aurait dû conseiller rapidement au commandant l'abandon du navire car sa stabilité était compromise", selon les experts, alors que l'ordre d'évacuation n'est intervenu qu'une demi-heure plus tard.
Problème de communication
Autre défaillance relevée par le rapport : un problème de communication entre membres de l'équipage, en particulier entre le commandant et le timonier indonésien, qui juste avant l'accident aurait mal compris un ordre lui intimant de virer à gauche et aurait viré vers la droite.
Mis à part les éléments visant Costa, M. Schettino continue d'apparaître dans le rapport comme le principal responsable de l'accident, en premier lieu pour avoir décidé de faire effectuer au navire une manœuvre risquée appelée "inchino", parade tous feux allumés à proximité de la côte. Il est aussi mis en cause pour avoir retardé l'évacuation du navire et l'avoir abandonné avant la fin du transfert à terre de centaines de passagers.
Le rapport remis mardi 11 septembre au tribunal de Grosseto regroupe les données livrées par les boîtes noires, les enregistrements des conversations à bord, les cartes nautiques et les trajets suivis par le paquebot. La prochaine audience technique sur l'accident consacrée à une analyse des boîtes noires est prévue le 15 octobre à Grosseto.