L'Organisme du port du Pirée (OLP), dont le principal actionnaire est le chinois Cosco, s'est dit jeudi 4 avril "inquiet" des restrictions émises par le service archéologique grec (Kas) concernant le vaste programme d'investissements dont il fait l'objet. L'implication du Kas dans ces investissements provoque "des retards et des inquiétudes", a jugé une source de l'OLP, ayant requis l'anonymat. Totalisant 600 millions d'euros, ce programme a été lancé dans le port du Pirée, le plus important du pays, après le rachat en 2016 de la majorité de ses actions par Cosco - l'une des plus importantes privatisations pendant la crise grecque. Le Kas, qui dispose d'un avis consultatif, a approuvé mercredi dans son ensemble ces investissements mais en y posant certaines conditions, a-t-on appris auprès de l'OLP. Allant des limitations du nombre d'étages pour les hôtels qui seront bâtis à l'interdiction de construction d'un centre commercial dans cette zone, selon des médias spécialisés, ces restrictions doivent être examinées prochainement par l'OLP. Le Kas affirme que ces restrictions n'empêchent pas les investissements prévus mais visent à "imposer des conditions spécifiques" pour la protection des monuments de la période classique de l'Antiquité (IVe et Ve siècles avant notre ère) situés dans cette zone, dont l'ancien mur du Pirée ou la tombe du politicien athénien Thémistocle. Présente au port du Pirée depuis 2008 lorsqu'il en avait acquis deux terminaux, Cosco aspire à le transformer en plus grand centre de transit maritime du Sud-Est de l'Europe, et à en faire un pont entre l'Asie et le Vieux Continent. Ces investissements ont renforcé les relations gréco-chinoises pendant la dernière décennie, Athènes ayant signé l'année dernière un protocole relatif au projet controversé "des nouvelles routes de la soie".
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