En 2013, le trafic fluvial total des ports de Mulhouse-Rhin s’est établi à 5,11 millions de tonnes, en hausse de 3 %. Les vecteurs de croissance sont venus des produits pétroliers (+ 4 %, à 1,11 million de tonnes), des minéraux (+ 8 %, soit 1,2 million de tonnes), des engrais portés par Borealis Pec-Rhin (+ 11 %, 308.000 tonnes) et des produits chimiques sous l’impulsion notamment du site Rhodia-Solvay (+ 35 %, 478.000 tonnes). Les baisses concernent les céréales/denrées alimentaires (- 6 %, à un peu moins de 1,6 million de tonnes) et les objets manufacturés (- 15 %, à 270.720 tonnes). L’établissement a accueilli deux nouveaux trafics significatifs de terreau de végétalisation et de pellets pour le chauffage-bois. Il a renforcé son offre d’un hub vraquier qui propose notamment des cellules dédiées à des produits chimiques.
"Le vrac résulte d’une diversité de clientèle à centre de décision local, ce qui nous permet de nous adapter rapidement à la demande. Pour le conteneur en revanche, nous sommes largement tributaires de l’industrie automobile", souligne Jacky Scheidecker, directeur des ports de Mulhouse-Rhin (PMR). Conséquence, les conteneurs ont chuté l’an dernier de 23 % en fluvial (29.060 EVP) et de 16,5 % en tous modes (95.650 EVP).
"Arrêt de la navette ferroviaire vers Anvers"
Les flux de PSA ont reculé de 40 %, l’an dernier. L’arrêt des expéditions de pièces détachées vers l’Iran n’a pas du tout été compensé par la nouvelle liaison ferroviaire vers l’usine russe de Kaluga : prévue une fois par jour, elle ne fonctionne qu’une fois par semaine. Toujours en ferroviaire, la faiblesse du marché à l’export a provoqué la fermeture en décembre de la navette OFE (Ottmarsheim Flanders Express) vers Anvers.
L’après-turbine
Mulhouse se montre donc à l’affût de toute opportunité de croissance… et en voit une dans les colis lourds, avec les récentes péripéties de la turbine géante de General Electric qui a largement perturbé la circulation une semaine durant entre Belfort et Strasbourg. "Moyennant location de matériel de manutention de colis lourds, Ottmarsheim serait une alternative plus proche", ne manque pas de faire remarquer Jacky Scheidecker. Encore faut-il aménager la réglementation du transport de ce type de convois sur autoroute. Ou engager la bagatelle de quelques millions d’euros pour des travaux d’adaptation sur un parcours alternatif. Coûteux, mais pas rédhibitoire si la volonté politique est là, estiment les PMR.