
Alors que Téhéran menace de fermer le détroit par où transite entre un tiers et 40 % du trafic pétrolier mondial en cas de nouvelles sanctions internationales contre son programme nucléaire controversé, des experts s'accordent à penser que l'Iran pourrait en réalité le cas échéant prendre des mesures moins fortes. Avec un arsenal estimé de 2.000 mines, Téhéran pourrait facilement en disperser des centaines dans le détroit, large d'à peine 50 km et dont la profondeur ne dépasse pas 60 m, avant d'être repéré. Cela suffirait à fermer de fait le détroit ou tout au moins à y entraver très sérieusement le trafic maritime.
Mais un tel mouvement représenterait clairement un acte de guerre et l'Iran pourrait dans ce cas s'exposer à une réaction militaire massive des États-Unis, estime Anthony Cordesman, du Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS). Dans un tel scénario, "tous les pays du Golfe soutiendraient une intervention extérieure", explique-t-il. Et l'Iran, en termes de puissance militaire comme d'économie, aurait beaucoup à perdre dans une confrontation directe, estime-t-il, soulignant que le pays n'avait pas de forces navales ou aériennes "modernes".
Confrontés à la nécessité de "nettoyer" le détroit de ses mines dans un tel scénario, les États-Unis auraient à le faire sous le feu des missiles iraniens et face à une marée de petits navires de guerre. Si certains estiment qu'un tel travail pourrait être effectué en quelques jours, d'autres experts sont moins optimistes. Ainsi, en 2008, une étude publiée dans une revue de la prestigieuse université de Harvard concluait que "cela pourrait prendre plusieurs semaines, voire des mois, pour restaurer le flux commercial, et encore plus de temps pour convaincre les marchés pétroliers que la situation est stabilisée".
Mais un tel mouvement représenterait clairement un acte de guerre et l'Iran pourrait dans ce cas s'exposer à une réaction militaire massive des États-Unis, estime Anthony Cordesman, du Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS). Dans un tel scénario, "tous les pays du Golfe soutiendraient une intervention extérieure", explique-t-il. Et l'Iran, en termes de puissance militaire comme d'économie, aurait beaucoup à perdre dans une confrontation directe, estime-t-il, soulignant que le pays n'avait pas de forces navales ou aériennes "modernes".
Confrontés à la nécessité de "nettoyer" le détroit de ses mines dans un tel scénario, les États-Unis auraient à le faire sous le feu des missiles iraniens et face à une marée de petits navires de guerre. Si certains estiment qu'un tel travail pourrait être effectué en quelques jours, d'autres experts sont moins optimistes. Ainsi, en 2008, une étude publiée dans une revue de la prestigieuse université de Harvard concluait que "cela pourrait prendre plusieurs semaines, voire des mois, pour restaurer le flux commercial, et encore plus de temps pour convaincre les marchés pétroliers que la situation est stabilisée".
"L'Iran dépend aussi du détroit pour ses exportations"
Mais, dans la mesure où le pays dépend lui aussi du détroit pour ses exportations de pétrole, experts et responsables américains pensent que l'Iran pourrait choisir un mode d'action moins jusqu'au-boutiste. Téhéran pourrait par exemple aborder des navires commerciaux traversant le Golfe et organiser des recherches à leur bord, avance Alireza Nader, un spécialiste iranien du centre de réflexion américain RAND.
Un officier américain minimise lui aussi les menaces iraniennes, "essentiellement rhétoriques", à ses yeux. "Notre priorité, c'est la liberté de naviguer. Et nous ferions tout ce que nous estimons nécessaire pour nous assurer que ce passage reste ouvert", prévient-il. Une éventuelle opération militaire américaine serait toutefois limitée à des objectifs visant directement les agissements iraniens à proximité du détroit, tempère-t-il.
Un moyen de dissuasion
En agitant la menace de fermer le détroit d'Ormuz, Téhéran espère décourager certains pays de soutenir de nouvelles sanctions liées à son programme nucléaire controversé, résume M. Nader. "Mais le problème, c'est que la tension est telle, même si l'Iran bluffe, qu'il y a largement la place pour de mauvaises interprétations de part et d'autre", ajoute-t-il. "Téhéran agite cette menace comme un moyen de dissuasion, mais si cela va trop loin, le pays pourrait se retrouver emporté dans une guerre", conclut-il.