
Hervé Martel, directeur du GPMH, Alain Panhard, président du groupe Panhard, et Jean-Claude Weiss, président de la Communauté de communes Caux-Vallée de Seine © Éric Houri
Fort d’un million de mètres carrés de plateformes logistiques, bureaux et parcs d’activités déjà développé, Panhard s’implante dans la vallée de la Seine. Le groupe immobilier vient d'annoncer la création, au pied du pont de Normandie, d’une plateforme de distribution de 135.000 m2 connectée au nouveau terminal multimodal du Havre qui devrait avoir à terme une capacité de traitement de 20.000 à 25.000 EVP. La plateforme de traitement et de distribution de 175.000 m2 à Port-Jérôme, au pied du pont de Tancarville, aura un accès direct au bord à quai du terminal de Radicatel avec une desserte sur l’axe Seine, pour une capacité de traitement de 30.000 à 35.000 EVP par an. Chaque parc sera doté de trois bâtiments, allant de 25.000 à 40.000 m2, les constructions se réalisant au fur et à mesure pour «s’adapter aux besoins des utilisateurs», avec une première mise en service annoncée pour mi-2017. Cette opération devrait entraîner la création de 1.500 à 2.000 emplois d’ici cinq à dix ans, selon Alain Panhard, président du groupe.
"Le Havre est plus compétitif qu’Anvers"
Alain Panhard mise sur «les atouts naturels incroyables» du Havre : «C’est le premier port touché d’Europe du Nord, en eaux profondes, qui accueille les plus gros porte-conteneurs et en prise directe avec le bassin parisien et ses 12 millions de consommateurs». Par ailleurs, la mise en œuvre de la réforme portuaire et la mobilisation des acteurs ont, selon Alain Panhard, «conduit à une amélioration sensible du niveau de service». Des mutations consolidées par des investissements tels que la nouvelle plateforme multimodale à hauteur de 140 millions d’euros ou par des évolutions en matière fiscale comme l’auto-liquidation de la TVA. «Les études que nous avons faites ont montré que la compétitivité globale du port a été restaurée. Tous les indicateurs de performance sont au vert ! Le Havre est plus compétitif maintenant qu’Anvers».
Vers un schéma "door to door"
Le président s'est étonné de ce que «l'axe Seine n'a pas été suffisamment pris en compte par l'État, notamment en termes d'infrastructures ferroviaires». Mais il se dit convaincu de récupérer le fret distribué sur l’Île-de-France à partir des ports d’Anvers ou d’Amsterdam. «Il y a de moins en moins de place pour les schémas logistiques de contournement, via des ports du Nord de l’Europe». Pour Alain Panhard, les acteurs devront repenser leur organisation logistique pour passer d’un schéma «barycentre magasins» à un schéma «door to door», intégrant l’amont de la chaîne d’approvisionnement. Et ce, avec des implantations portuaires situées à proximité des grands bassins de consommation.