
© Franck André
La septième édition du congrès annuel Green Port qui s'est déroulée à Marseille, du 3 au 5 octobre, a permis d'évoquer les bonnes pratiques portuaires en matière d'environnement. Or, deux journées de présentations ont fait ressortir chez les conférenciers la conviction que les autorités portuaires ont un rôle primordial à jouer dans la réduction de l'impact environnemental du transport maritime, mais pas seulement. En ouverture des débats, Patrick Verhoeven, le secrétaire général de l'Espo (Organisation des ports maritimes européens), a rappelé que, si le maritime reste le mode de transport objectivement le moins polluant, il utilise du carburant "sale", ce qui nuit à son "image verte". Et au bien-être des populations, tout comme l'activité terrestre induite, à commencer par celle des terminaux. La priorité est donc de protéger les riverains des sites industrialo-portuaires, en veillant notamment à la qualité de l'air, et l'autorité portuaire est on ne peut mieux placée pour initier ces politiques environnementales.
Créer les conditions du changement
Selon la vision de l'Espo, la responsabilité des ports en matière de développement durable s'articule autour de cinq idées (cinq "E" en anglais) : donner l'exemple, permettre, encourager, initier et obliger. S'ils veulent généraliser les bonnes pratiques, les ports doivent donc commencer par eux-mêmes. En agissant sur l'empreinte écologique de leurs outils, remorqueurs et autres navires de service ou engins de manutention. Mais aussi en proposant de nouvelles sources d'énergie par le raccordement électrique des navires à quai ("cold ironing") et la création de stations de soutage au GNL pour la propulsion des navires, pour lesquelles une norme Iso est en cours d'élaboration.
Créer les conditions du changement
Selon la vision de l'Espo, la responsabilité des ports en matière de développement durable s'articule autour de cinq idées (cinq "E" en anglais) : donner l'exemple, permettre, encourager, initier et obliger. S'ils veulent généraliser les bonnes pratiques, les ports doivent donc commencer par eux-mêmes. En agissant sur l'empreinte écologique de leurs outils, remorqueurs et autres navires de service ou engins de manutention. Mais aussi en proposant de nouvelles sources d'énergie par le raccordement électrique des navires à quai ("cold ironing") et la création de stations de soutage au GNL pour la propulsion des navires, pour lesquelles une norme Iso est en cours d'élaboration.
"Les ports ont tout intérêt à maintenir l'image verte du shipping"
Les établissements portuaires devraient ainsi créer les conditions du changement et encourager ce dernier, notamment par des politiques d'incitation comme elles existent entre autres au Havre, à Rotterdam et à New York, qui offrent des avantages tarifaires aux opérateurs de navires "propres" en oxydes de soufre, d'azote et de carbone. Donc donner l'impulsion, quitte à imposer et à sanctionner, mais en dernier recours car "nous sommes les autorités portuaires, nous ne voulons pas devenir les ports autoritaires", selon la formule de Patrick Verhoeven. Pour lui, "les ports ont tout intérêt à préserver leur environnement immédiat. Ils ont aussi un clair intérêt à maintenir l'image verte du shipping et se doivent donc de promouvoir les bonnes pratiques". Mais "le transport maritime doit être régulé à l'échelle internationale par l'IMO".
Changement de discours
Au-delà des abords immédiats du port et de la chaîne de transport, l'Espo donne au maritime une mission bien plus ambitieuse. Pour le secrétaire général de la fédération, "le shipping est le secteur le mieux placé pour prendre le leadership dans la réduction des émissions de CO2", notamment parce que c'est une activité mondiale qui touche physiquement presque tous les points de la planète et contribue à la plupart des échanges mondiaux de biens.
Cette volonté semble émerger d'une prise de conscience générale dans le monde du transport. En conclusion des débats, Christopher Wooldridge, de l'université de Cardiff, résume ainsi le chemin parcouru depuis la première édition du congrès Green Port : "Les thèmes les plus récurrents cette année ont été la cohérence des réseaux, la collecte de données, les outils, la méthodologie, la concertation avec les parties prenantes et l'échange d'expériences. Avant, on parlait de biologie et de micro-organismes, maintenant de changement au niveau global et des populations".