Double première à Radicatel : Cosco traverse l’Arctique pour livrer des colis lourds chinois dans l’Hexagone

Un navire conventionnel de la compagnie chinoise Cosco Shipping a escalé du 5 au 7 septembre au terminal Radicatel du port de Rouen pour y livrer des colis lourds produits en Chine après avoir emprunté la route arctique. Un double première, l’escale ayant été intégralement digitalisée via S)One, le CCS (Cargo Community System) développé par la Soget. Première nationale, le cargo heavy-lift brise-glace "M/V Tian En" de l’armement chinois Cosco Shipping a touché le terminal de Radicatel (Seine-Maritime), le 5 septembre vers 18 heures pour décharger des colis lourds en provenance Lianyungang (Chine) après avoir emprunté la voie Nord-Est en Arctique. "Testée depuis cinq ans par différents bateaux, cette nouvelle route permet de gagner une dizaine de jours sur le transit-time et d’économiser de 600 à 800 tonnes de carburant", se félicite Guo Jing, vice-président de Cosco Europe. La "supply chain" de cette opération a été assurée par la division "projets industriels et colis lourds" de Sealogis (SNCF Participations). "Cette route des glaces nous offre de belles perspectives commerciales et les solutions proposées par Haropa sont très compétitives", ajoute Christophe Buisson, président de Sealogis. Parti le 4 août de Chine, le périple de 32 jours du "Tian En" n’a pourtant pas été exempt de difficultés après notamment le recours à un brise-glace russe non loin du détroit de Béring. Avec RMS (Katoen Natie) pour manutentionnaire, le navire multi-purpose chinois, doté de 4 bigues dont 3 de 100 tonnes, a déchargé 63 colis lourds dont 21 pales d’éoliennes terrestres de 53 mètres de long destinées à différents clients dans l’Est de la France. Sa prochaine escale est prévue aux Pays-Bas et, pour son retour, les dirigeants de Cosco hésitent encore entre la route arctique de l’aller (ouverte de juin à octobre) et le plus classique canal de Suez. Autre première nationale, l’escale du "Tian En" a été entièrement digitalisée (bateau et marchandise) via S)One, le CCS développé par l’entreprise havraise Soget. "Il n’y a pas eu le moindre bug. Nous sommes opérationnels depuis juin pour les conteneurs. Mais là, c’était une première pour du conventionnel", souligne Hervé Cornède, directeur général de la Soget et ex-directeur commercial de Haropa.