Dans la revue annuelle 2022 qu'il vient de publier, le groupe de courtage Barry Rogliano Salles (BRS) explique que les buts fixés par l'Organisation maritime internationale (OMI) en matière de lutte contre les émissions de gaz à effets de serre à l'horizon 2050 restent difficiles à atteindre. Mais il affirme aussi que "slow steaming", une réduction de la vitesse des navires de 20 %, devrait permettre de diminuer ces rejets de 50 %.
Il juge pour l'heure que l'on n'assistera pas au cours des trente prochaines années à la fin de de l'utilisation des énergies fossiles. Car, selon lui, c'est une "disparition progressive des fuels fossiles plutôt qu'une sortie brutale" qui devrait se produire.
Le volume des carburants marins en stabilité
Pourtant, selon François Cadiou, le PDG de BRS, la profession du transport maritime a déjà accompli des efforts en matière de consommation de carburants. Il part du constat que, malgré le doublement du tonnage global de la flotte, passé depuis 2008 de 1,108 million de tpl (30.864 navires) à 2,072 millions de tpl (40.588 navires), le volume des carburants marins utilisé est resté stable. Il a en effet oscillé, selon les données de l'OMI, de 310 millions de tonnes à 340 millions de tonnes par an.
Cette bonne tendance est due à ses yeux à deux facteurs. Le premier est la réduction de vitesse des navires. Il prend l'exemple des porte-conteneurs notamment qui filent de 18 à 20 nœuds aujourd'hui alors que leur vitesse s'élevait à 22 à 25 nœuds avant 2008. Autre facteur ayant joué un rôle dans la stabilité de la consommation des carburants, "l'éco-révolution" ayant pris place en 2010 et qui a permis une réduction de consommation quotidienne de fuel de 20 à 40 %.
Il juge pour l'heure que l'on n'assistera pas au cours des trente prochaines années à la fin de de l'utilisation des énergies fossiles. Car, selon lui, c'est une "disparition progressive des fuels fossiles plutôt qu'une sortie brutale" qui devrait se produire.
Le volume des carburants marins en stabilité
Pourtant, selon François Cadiou, le PDG de BRS, la profession du transport maritime a déjà accompli des efforts en matière de consommation de carburants. Il part du constat que, malgré le doublement du tonnage global de la flotte, passé depuis 2008 de 1,108 million de tpl (30.864 navires) à 2,072 millions de tpl (40.588 navires), le volume des carburants marins utilisé est resté stable. Il a en effet oscillé, selon les données de l'OMI, de 310 millions de tonnes à 340 millions de tonnes par an.
Cette bonne tendance est due à ses yeux à deux facteurs. Le premier est la réduction de vitesse des navires. Il prend l'exemple des porte-conteneurs notamment qui filent de 18 à 20 nœuds aujourd'hui alors que leur vitesse s'élevait à 22 à 25 nœuds avant 2008. Autre facteur ayant joué un rôle dans la stabilité de la consommation des carburants, "l'éco-révolution" ayant pris place en 2010 et qui a permis une réduction de consommation quotidienne de fuel de 20 à 40 %.
"Un saut vers l'innovation espéré pour la profession"
Mais les objectifs de l'OMI, selon lesquels une réduction de 70 % de CO2 et des 50 % de gaz à effets de serre est prévue d'ici 2050, sont toutefois loin d'être atteints.
Pour mieux se rapprocher des buts fixés par l'organisation internationale, François Cadiou incite la profession à "se réinventer". Il se dit persuadé qu'elle a besoin de trouver "un savant mélange entre des mesures techniques déjà opérationnelles et des solutions innovantes".
Le recours aux OBO conseillé
En attendant, il invite les transporteurs maritimes à montrer ce qu'ils savent déjà faire. Pour optimiser la réduction de vitesse, il les incite à utiliser des navires de plus grande capacité, dotés de salles de machines plus petites. Il prône l'utilisation de navires Oil Bulk Ore (OBO), pour éviter, selon lui, d'exploiter des vraquiers et des pétroliers se trouvant souvent à moitié vides.
L'auteur de la note introductive de la revue annuelle de BRS entend, de plus, partager avec les professionnels du shipping mondial sa bouffée d'espoir. Prenant pour exemple "le facteur à cheval du 19e siècle s'interrogeant sur la manière de livrer le courrier avec un cheval plus rapide mais n'ayant jamais pu connaître le concept du courrier électronique", il s'en remet aux surprises que pourront réserver la science et la technologie.
En attendant de se voir proposer ce saut vers l'innovation, les transporteurs maritimes doivent montrer à tous l'exemple, estime-t-il, en divisant par deux leur consommation annuelle. S'ils parviennent à la faire passer de 330 millions de tonnes de fuel marin par an à 165 millions, cela leur permettrait déjà de voir leur volume de CO2 relâché dans l'atmosphère d'un milliard de tonnes à 500 millions. Un total demeurant encore trop élevé.
Selon le PDG de BRS, les développements actuels dans le domaine des biocarburants et les techniques relatives à la propulsion alternative méritent d'être suivis très attentivement. Car l'enjeu pour le shipping en vaut la chandelle. Il estime donc que la balle, pour l'heure, se situe dans le camp des transporteurs maritimes.