L'une des tables rondes des Assises de l'économie de la mer organisées cette semaine à Marseille s'est intéressée au vaste concept de croissance bleue, avec pour but de "mettre la politique maritime européenne à l'épreuve des faits".
Sur le plan particulier du transport, la défense des pavillons nationaux européens et des emplois qui sont liés est apparue comme une préoccupation partagée par tous. Mais les avis divergent quant à la manière de l'assurer, notamment sur l’opportunité de se doter d’un Jones Act à l’européenne. Cette législation centenaire exige que les navires opérant des liaisons domestiques aux États-Unis battent pavillon national, soient construits dans le pays, appartiennent à des Américains et emploient au minimum des personnels résidant aux États-Unis.
Ce texte est cité en modèle par Philippe Alfonso, représentant de la Fédération européenne des travailleurs des transports. "L'Europe semble avoir renoncé à créer des emplois de navigants. Il est nécessaire de s’inspirer de ces mesures protectrices", a-t-il asséné.
L'Europe n'est pas protectionniste
Pour la députée européenne allemande Gessine Meissner (Alliance des démocrates et libéraux), une telle loi n'est "pas souhaitable car l’Europe n’est pas fondée sur le protectionnisme". Elle attend que la Commission européenne se serve du futur accord commercial transatlantique (Tafta) non pas pour s’aligner sur cette règle mais pour tenter de l’assouplir.
Défavorable lui aussi à une telle mesure, le Portugais Joao Aguiar Machado, nouveau directeur de la DG Mare à la Commission européenne, estime que le Jones Act est loin d’être un succès pour l’économie américaine et met en garde contre sa duplication dans l'Union : "L’Europe est le premier exportateur mondial et le transport maritime est son principal moyen. Imaginez les conséquences si nous adoptons une politique comme celle-là".
Sur le plan particulier du transport, la défense des pavillons nationaux européens et des emplois qui sont liés est apparue comme une préoccupation partagée par tous. Mais les avis divergent quant à la manière de l'assurer, notamment sur l’opportunité de se doter d’un Jones Act à l’européenne. Cette législation centenaire exige que les navires opérant des liaisons domestiques aux États-Unis battent pavillon national, soient construits dans le pays, appartiennent à des Américains et emploient au minimum des personnels résidant aux États-Unis.
Ce texte est cité en modèle par Philippe Alfonso, représentant de la Fédération européenne des travailleurs des transports. "L'Europe semble avoir renoncé à créer des emplois de navigants. Il est nécessaire de s’inspirer de ces mesures protectrices", a-t-il asséné.
L'Europe n'est pas protectionniste
Pour la députée européenne allemande Gessine Meissner (Alliance des démocrates et libéraux), une telle loi n'est "pas souhaitable car l’Europe n’est pas fondée sur le protectionnisme". Elle attend que la Commission européenne se serve du futur accord commercial transatlantique (Tafta) non pas pour s’aligner sur cette règle mais pour tenter de l’assouplir.
Défavorable lui aussi à une telle mesure, le Portugais Joao Aguiar Machado, nouveau directeur de la DG Mare à la Commission européenne, estime que le Jones Act est loin d’être un succès pour l’économie américaine et met en garde contre sa duplication dans l'Union : "L’Europe est le premier exportateur mondial et le transport maritime est son principal moyen. Imaginez les conséquences si nous adoptons une politique comme celle-là".
"La concurrence est saine lorsqu’elle est organisée et loyale"
Plus modéré, Francis Vallat, président du réseau européen des clusters maritimes (ENMC), pense que l’Europe peut au moins "exiger la réciprocité". L'ancien armateur s'est interrogé tout haut : "Est-il normal que ce soient des bateaux au pavillon des Bahamas qui desservent l’Europe alors que les États-Unis imposent leur propre pavillon ?" Il a lui aussi exhorté l’UE à ne pas se laisser imposer des règles à sens unique.
La concurrence peut tuer l'emploi
Plus tard, le député socialiste Arnaud Leroy fustigeait quant à lui la tendance de l’Europe à libéraliser les activités en son sein alors que ses principaux concurrents verrouillent leur marché respectif. Celui qui a déposé cet été une proposition de loi visant à soutenir l'économie bleue, en agissant notamment sur l'attractivité du pavillon français, cite les problèmes posés par l'emploi de travailleurs détachés et la libéralisation des services portuaires que la Commission s’évertue à proposer malgré ses deux échecs précédents. "Que les commissaires s’occupent d’autre chose que de projets systématiquement refusés", balayait Francis Vallat quelques minutes plus tôt à ce sujet.
Arnaud Leroy va bien plus loin : "Au rythme où ça va, je ne donne pas cher de l’Europe. La concurrence est saine lorsqu’elle est organisée et loyale, sinon, elle peut être destructrice d’emplois". Des emplois, rappelle Philippe Alfonso, "sur lesquels est assise la croissance bleue".