
Flambée dans cinq ans
"C'est énorme", a reconnu l'économiste en chef de l'AIE, Fatih Birol. "Les coûts de production augmentent dans de nombreuses parties du monde et il devient de plus en plus difficile d'extraire l'énergie, c'est pour cela que nos chiffres augmentent substantiellement", a-t-il expliqué. "Si nous ne trouvons pas cet argent, la production n'augmentera pas autant qu'elle doit le faire, avec pour résultat des prix bien supérieurs à ce qu'ils sont aujourd'hui", a averti l'économiste turc de l'AIE, qui dépend de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Cette flambée se fera sentir dès les cinq prochaines années faute d'injections suffisantes d'argent frais, selon lui.
Les hydrocarbures (pétrole 26 % et gaz 25 %) représentent toujours la majorité des besoins d'investissements en énergie au cours du prochain quart de siècle, selon l'AIE, avec des besoins de 10.000 milliards de dollars dans le pétrole et 9.500 milliards dans le gaz. Au fur et à mesure que les anciens gisements pétroliers et gaziers s'épuisent, les compagnies se tournent vers des sites beaucoup plus profonds, techniquement plus difficiles à exploiter, ou situés loin au large comme au Brésil ou dans des zones reculées (Arctique...), ce qui coûte beaucoup plus cher.
Avec la connexion attendue d'une grande partie de l'humanité au réseau électrique et le développement économique, l'électricité représentera l'essentiel (45 %) du reste des besoins, avec une projection de 16.900 milliards, très loin devant le charbon (3 %, 1.100 milliards) et les biocarburants (1 %, 300 milliards). Plus de 1,3 milliard de personnes dans le monde n'ont toujours pas accès au courant électrique, selon l'AIE.