Engie : les grandes manœuvres ont commencé

En cédant pour 1,53 milliard d'euros du capital du groupe Engie, l'État a engagé le vaste mouvement de cessions de participations publiques prévu pour financer l'innovation. Une démarche qui suscite des convoitises mais aussi des interrogations dans les milieux économiques.
Dix milliards d'euros : c'est le montant que le gouvernement a prévu de récupérer en vendant une partie des actions qu'il détient dans les grandes entreprises françaises, une somme qui doit en principe être injectée dans un fonds destiné à financer l'innovation, promis par Emmanuel Macron pendant la campagne. Ces cessions permettront "au contribuable de savoir que son argent est placé pour le futur et non pas pour le passé", a assuré le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, en confirmant fin août, sans précision sur les entreprises concernées, que les grandes manœuvres débuteraient "dans les prochaines semaines".
C'est finalement Engie (ex-GDF Suez) qui a ouvert le bal, dès mardi 5 septembre. Selon l'Agence des participations de l'État (APE), chargée de gérer le portefeuille public, 4,5 % du capital du groupe énergétique a ainsi été cédé, pour un montant de 1,53 milliard d'euros. Une opération opportune ? "L'action d'Engie a valu beaucoup plus, ce n'était pas forcément le bon moment de vendre", estime Christian Saint-Étienne, professeur à Paris-Dauphine. "On assiste à une vente dans l'urgence des bijoux de famille", regrette-t-il. "L'État a décidé qu'il avait besoin de 10 milliards d'euros pour lancer son plan start-up, il faut bien les trouver", nuance de son côté Elie Cohen, économiste au CNRS, pour qui dans ce contexte la vente partielle d'Engie est "logique".
Après cette opération, l'État détient désormais 24,1 % du capital d'Engie et 27,6 % des droits de vote, ce qui inquiète les syndicats, même si l'État reste l'actionnaire de référence du groupe. La loi oblige l'État à détenir au moins un tiers des droits de vote ou du capital d'Engie, avec une dérogation possible pendant deux ans. Pour revenir à ce niveau, l'État pourra compter notamment sur le système des droits de vote double accordés aux actionnaires qui détiennent des actions depuis une période assez longue, un système instauré par la loi Florange de 2014.

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