Éric Legrigeois : "Amplifier la connectivité mondiale de Port Réunion"

Éric Legrigeois vient de succéder à Jean-Frédéric Laurent à la tête du Grand Port maritime de La Réunion, nommé le 13 mars président du directoire par intérim en attendant le décret présidentiel. L'ex-directeur de la DEAL Martinique et de la DREAL Provence-Alpes-Côte d'Azur sera chargé de conduire le nouveau projet stratégique, après les mutations majeures survenues lors de la période précédente.
Quel bilan tirez-vous du précédent projet stratégique (2014-2018) ?
Les ambitions ont été globalement atteintes. Au lancement du projet, nous craignions que Port Réunion ne soit marginalisé. À l'époque, les lignes directes fournissaient un quart du trafic conteneurisé de l'île, aujourd'hui elles en apportent 60 %. Le résultat est à la hauteur de ce qui était escompté. Les aménagements et l'outillage nous permettent aujourd'hui de recevoir des navires de 9.000 EVP, de plus, un Cargo Community System a été mis en place.
L'effort a été fait pour développer la croisière, les progrès ont été continus. Les perspectives pour cette année sont intéressantes, avec de bonnes prévisions d'escales. Avec toutes les collectivités, nous devons améliorer les conditions d'accueil pour proposer un produit Réunion. Nous devons aussi "chasser en banc" avec les autres ports de l'océan Indien.
D'autres ambitions n'ont pas encore été réalisées comme la sectorisation des bassins, afin de laisser le port Est aux liaisons intercontinentales. En outre, le port a abandonné l'idée d'une offre de service GNL, qui était liée à la stratégie d'EDF pour sa centrale thermique.

Quels seront les grands axes du projet stratégique 2019-2023 ?
Nous devrons améliorer l'interface ville-port et réaliser un effort supplémentaire sur notre démarche RSE, aussi bien en interne avec le volet social qu'en externe, avec la protection de l'environnement. Celle-ci passe notamment par une meilleure connaissance des fonds marins et des espèces protégées comme le pétrel, un oiseau menacé d'extinction.
Pour le reste, nous nous inscrirons dans la continuité de ce qui a été initié. Il faudra amplifier la connectivité mondiale, réorganiser les terre-pleins pour accélérer la croissance des flux, ajouter des prises reefer, etc. Nous anticipons l'augmentation des flux, c'est là que commence ce que j'appelle le jeu de taquin pour optimiser les installations en préservant toutes les activités.
Nous poursuivrons aussi l'aide à la pêche avec la construction de magasins et de machines à glace et le développement d'un service de réparation navale avec Piriou. Notre objectif est de faire valider le nouveau projet stratégique à l'automne.

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