Espagne : activité sismique près d'une réserve de gaz

Une multitude de séismes, dont le plus fort a atteint mardi 1er octobre une magnitude de 4,2, inquiète élus et habitants du delta de l'Ebre, dans l'Est de l'Espagne, où un site sous-marin de stockage de gaz semble être à l'origine de cette activité inhabituelle. Mercredi midi, l'Institut géographique national avait déjà enregistré dix secousses depuis minuit, d'une magnitude allant de 1,5 à 2,9, localisées dans le golfe de Valence, une région située à proximité d'une faille inactive où l'activité sismique est habituellement faible. Lundi, la plus forte secousse avait atteint une magnitude de 3,9, avant 4,2 mardi. Ces séismes, dont plus de 300 ont été enregistrés durant le mois de septembre, ont conduit le ministère de l'Industrie à suspendre le 16 septembre l'activité des installations de stockage de gaz, en fonctionnement depuis le mois de juin, en attendant que soit déterminée l'origine du phénomène. Mercredi, des équipes de techniciens devaient inspecter le site. Situé en Méditerranée à 22 km des côtes, au large de la région de Valence, le projet Castor a permis de transformer un ancien puits pétrolier à plus de 1.700 mètres sous le niveau de la mer afin d'y constituer une réserve de gaz naturel capable "d'assurer la fiabilité de l'approvisionnement du réseau gazier espagnol", explique la société espagnole Escal UGS, qui a reçu en 2008 une licence du ministère de l'Industrie pour l'exploiter. Le site peut emmagasiner l'équivalent des besoins pour trois mois de la région de Valence.
Le puits, dans lequel ont déjà été injectés 100 millions de m3 de gaz, sur une capacité de 1.300 millions, est relié à une plate-forme maritime, puis, via un gazoduc, au réseau de distribution espagnol. La multiplication des secousses inquiète écologistes, élus et habitants, certains n'hésitant pas à mettre directement en cause la proximité de la réserve de gaz. "Il n'y a aucun doute sur le lien entre l'injection de gaz dans le réservoir sous-marin et les séismes", dénonce Ecologistas en Accion, un groupe de défense de l'environnement très actif en Espagne, en demandant la paralysie des installations. Trois autres sites de stockage souterrrain de gaz existent en Espagne, à Huesca, au pied des Pyrénées, à Guadalajara, dans le centre, et à Bermeo, au Pays basque, où la réserve est elle aussi située sous la mer. Aucune activité sismique semblable n'a jamais été enregistrée à proximité de ces sites. "Il existe des indices rationnels permettant de penser que les séismes ont un lien avec les injections de gaz du projet Castor", estime le président du Collège des géologues d'Espagne, Luis Suarez. Selon lui, le delta de l'Ebre "est une région à l'activité sismique très faible", malgré l'existence à proximité de la faille d'Amposta, qui n'est plus active. "Ce n'est pas le puits Castor qui provoque des tremblements de terre. Le fait est que, dans la région de la faille, il y a de l'énergie accumulée qui, poussée par les injections de gaz, finit par se libérer", explique le scientifique, en jugeant "très improbable que se produisent des séismes de plus forte magnitude".

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