Europe : les marchés agricoles à terme sous surveillance

La surveillance du marché à terme européen des céréales et des matières premières agricoles va être renforcée après un accord entre l'AMF et FranceAgriMer, l'établissement public intermédiaire entre les filières agricoles et l'État.
L'Autorité des marchés financiers (AMF) et FranceAgriMer ont signé une convention de coopération pour "permettre à l'AMF de mieux assurer ses nouvelles missions relatives aux marchés de dérivés de matières premières agricoles et permettre à FranceAgriMer d'assurer sa mission de connaissance et d'organisation de ces marchés", ont indiqué les deux organismes vendredi 5 janvier.
L'objectif est notamment de "surveiller qu'il n'y ait pas de spéculation excessive qui ne soit pas en lien avec la réalité du marché physique des céréales", a déclaré Christine Avelin, directrice générale de FranceAgriMer, organisme qui agit comme un intermédiaire entre les filières de produits agricoles et de la pêche, et l'État. "Les prix des marchés à terme sont couramment utilisés comme référence sur des contrats au comptant. En conséquence, une manipulation sur le marché à terme est susceptible d'avoir un impact direct ou indirect sur les échanges commerciaux de marchandises sous-jacentes et inversement".
La crise financière de 2007-2008 a notamment laissé d'amers souvenirs en ce domaine : l'absence de régulation de certains marchés de céréales avait permis une envolée des cours sur le marché à terme des matières premières agricoles qui avait débouché sur des émeutes de la faim dans plusieurs pays du pourtour méditerranéen, lesquelles avaient à leur tour nourri les révoltes du "printemps arabe". Après 2007-2008, l'AMF, comme les autres régulateurs boursiers en Europe, a vu ses missions étendues "à la surveillance des marchés au comptant de matières premières lorsqu'ils sont sous-jacents de dérivés financiers".
La coopération entre les deux organismes se traduira par "des échanges réguliers d'informations à caractère économique concernant les marchés au comptant et les contrats dérivés admis à négociation sur Euronext". Les échanges, qui pourront évoluer dans le temps, porteront notamment sur l'état et les prévisions de stocks de céréales, données très sensibles pour les marchés.
L'AMF bénéficiera aussi de la tenue régulière du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer qui réunit tous les acteurs de la filière, des producteurs aux utilisateurs (meunerie, boulangers, fabricants d'alimentation animale...) en passant par les organismes collecteurs (coopératives), les exportateurs, et les opérateurs portuaires, pour communiquer sur les obligations de déclarations sur les marchés à terme, a précisé Christine Avelin.

"Peu de risque d'envolée des prix"

En Europe, le marché à terme des céréales Euronext est basé à Paris. Il propose en particulier un contrat de référence pour le blé européen de qualité meunière. "Pour l'instant, il semble qu'il y ait assez peu de risque d'envolée des prix, au vu de la production mondiale et des stocks élevés, supérieurs à la demande, avec des cours bas", a ajouté Christine Avelin. "Étant donné le déséquilibre entre l'offre et la demande, on n'attend pas de spéculation, ni de tendance haussière, ni même à la baisse sauf en cas de défaillance forte d'un pays importateur", a-t-elle ajouté.
En ce début d'année, les cours des céréales continuaient d'être très bas sur Euronext, proches des plus bas en blé et maïs, notait l'opérateur Agritel dans une note vendredi 5 janvier.  Vendredi soir, sur l'échéance mars 2018, la tonne de blé s'échangeait à 160,25 euros en fin d'après-midi, et celle de maïs à 158,25 euros.

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