Eurostar en appelle au sauvetage public

Mise à mal par la pandémie, Eurostar prévient qu'elle pourrait se retrouver en cessation de paiement à la fin du printemps si les gouvernements britannique et français ne viennent pas à sa rescousse.
Une cessation de paiement, "quand on aura brûlé tout notre cash", est possible "quelque part dans le deuxième trimestre, plutôt dans la deuxième moitié du deuxième trimestre", a calculé Jacques Damas, le directeur général d'Eurostar. "Mais si la crise était encore plus dure, ça pourrait même arriver un peu plus tôt." A-t-il insisté le 18 janvier.

La compagnie Eurostar, filiale à 55 % de la SNCF, a perdu 82 % de son chiffre d'affaires l'an dernier, par rapport aux 1,1 milliard d'euros de 2019, a-t-il déploré. Dans la pratique, le chiffre d'affaires a été divisé par vingt du deuxième au quatrième trimestre. "On est à 5 % du chiffre d'affaires depuis le 1er avril, pour dire les choses très simplement". Eurostar "souffre davantage que les compagnies aériennes" à cause du "cumul des règles sanitaires définies par les différents pays" desservis, Grande-Bretagne, France, Belgique et Pays-Bas, selon lui.

Et depuis le début de l'année, la compagnie transmanche ne fait plus circuler qu'un aller-retour Londres-Paris et un Londres-Bruxelles-Amsterdam par jour, qui sont vides à 80 %. "Il n'y a plus que les voyages essentiel", a relevé le responsable, notant que la compagnie mettait un point d'honneur à "garder un haut niveau de service". Devant l'ampleur de la crise, Eurostar a entrepris de réduire drastiquement ses coûts, a mis ses effectifs au chômage partiel, a emprunté 400 millions de livres (450 millions d'euros) et a obtenu 210 millions d'euros de ses actionnaires.

Des actionnaires aux capacités limitées

Eurostar est détenue à 55 % par la SNCF, à 40 % par le consortium Patina Rail (composé pour 30 % de la Caisse de dépôt et placement du Québec et 10 % du fonds britannique Hermes Infrastructure) et à 5 % par la SNCB belge. Mais ces actionnaires eux-mêmes ont des capacités limitées, et "il faut qu'il y ait une troisième partie qui fasse son job : les gouvernements", a souligné Jacques Damas.

Pour soutenir sa démarche, des dirigeants d'entreprises de Londres ont appelé le gouvernement britannique à participer à un sauvetage d'Eurostar. L'opérateur a besoin "d'une action rapide pour sauvegarder son avenir", a déclaré l'organisation patronale London First dans une lettre envoyée à Rishi Sunak ministre britannique des Finances et au secrétaire d'État aux Transports, Grant Shapps. 

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