
© Éric Houri
Le tribunal de commerce a attribué les navires de SeaFrance à Eurotunnel. Cette décision, qui avait été reportée à quatre reprises, doit permettre à 560 salariés de retrouver un emploi, par le biais d'une coopérative ouvrière (Scop) à laquelle les navires seraient loués par Eurotunnel. "Le tribunal s'est montré favorable à la sélection d'Eurotunnel pour la reprise des actifs de SeaFrance", a annoncé Stéphane Gorrias, le mandataire judiciaire nommé lors de la mise en liquidation judiciaire de la compagnie de ferries en janvier. Pour le mandataire, qui avait recommandé le choix d'Eurotunnel parmi les trois repreneurs potentiels des navires de SeaFrance, "cette décision apparaît comme positive, car elle permet la renaissance de l'activité sous pavillon français et de créer les conditions d'un emploi local important à terme". En outre, "le choix d'Eurotunnel permet d'apporter la garantie financière d'un grand groupe", a-t-il ajouté.
Trois navires pour 65 millions d'euros
Eurotunnel proposait de reprendre les trois navires de SeaFrance - le "Berlioz", le "Rodin" et le "Nord-Pas-de-Calais" - pour 65 millions d'euros. L'acquisition se fera par l'intermédiaire d'une structure financière, nommée Eurotransmanche, filiale d'Eurotunnel "qui s'ouvrira aux collectivités locales et qui louera les ferries à une société d'exploitation", a expliqué Eurotunnel. Le groupe prévoit de créer ainsi "plus de 500 emplois sur Calais et une centaine d'emplois en Grande-Bretagne", par l'intermédiaire de la coopérative ouvrière (Scop) issue des anciens salariés de la compagnie. Toutefois, "la structure Scop est incertaine compte tenu des actions pénales en cours", estime Stéphane Gorrias, ajoutant qu'"Eurotunnel en fait son affaire". Huit ex-salariés de SeaFrance ont été mis en examen jeudi 7 juin dans une affaire de fraudes présumées sur des ventes d'alcool et de nourriture à bord des ferries, portant à treize le nombre de mises en examen dans ce dossier.
Outre l'opérateur du tunnel sous la Manche, le consortium Louis Dreyfus/DFDS et le groupe suédois Stena Lines s'étaient également portés candidats à la reprise des actifs de la compagnie auprès du tribunal de commerce de Paris.
Trois navires pour 65 millions d'euros
Eurotunnel proposait de reprendre les trois navires de SeaFrance - le "Berlioz", le "Rodin" et le "Nord-Pas-de-Calais" - pour 65 millions d'euros. L'acquisition se fera par l'intermédiaire d'une structure financière, nommée Eurotransmanche, filiale d'Eurotunnel "qui s'ouvrira aux collectivités locales et qui louera les ferries à une société d'exploitation", a expliqué Eurotunnel. Le groupe prévoit de créer ainsi "plus de 500 emplois sur Calais et une centaine d'emplois en Grande-Bretagne", par l'intermédiaire de la coopérative ouvrière (Scop) issue des anciens salariés de la compagnie. Toutefois, "la structure Scop est incertaine compte tenu des actions pénales en cours", estime Stéphane Gorrias, ajoutant qu'"Eurotunnel en fait son affaire". Huit ex-salariés de SeaFrance ont été mis en examen jeudi 7 juin dans une affaire de fraudes présumées sur des ventes d'alcool et de nourriture à bord des ferries, portant à treize le nombre de mises en examen dans ce dossier.
Outre l'opérateur du tunnel sous la Manche, le consortium Louis Dreyfus/DFDS et le groupe suédois Stena Lines s'étaient également portés candidats à la reprise des actifs de la compagnie auprès du tribunal de commerce de Paris.
"L'acquisition se fera par l'intermédiaire d'Eurotransmanche"
SeaFrance, qui employait 880 personnes en France et 130 au Royaume-Uni, exploitait quatre navires entre Calais et Douvres, dont trois qui lui appartenaient, et dont la valeur était estimée entre 150 et 200 millions d'euros.
Le mandataire s'est félicité du fait qu'un "accord concernant la dette de SeaFrance a pu être trouvé entre les créanciers de la compagnie, parmi lesquels la SNCF, et les banques", facilitant ainsi la reprise des actifs. "Il ne s'agit pas d'un abandon de créances", a cependant souligné le mandataire, en reconnaissant que la SNCF, qui possédait une créance de l'ordre de 180 millions d'euros sur SeaFrance, "a fait le principal effort pour aboutir à une solution".
Le choix de la Scop est "intéressant"
Le ministre du Redressement productif a jugé mardi 12 juin "intéressant" le modèle de coopérative ouvrière (scop) retenu pour l'exploitation des trois navires de SeaFrance, soulignant son aspect "humain" et "non délocalisable". "Ce qui est intéressant, c'est que des salariés, des marins ont décidé d'organiser la poursuite de leur activité", a estimé Arnaud Montebourg. "Nous pensons que les coopératives ont une place importante car c'est un capitalisme à visage humain, non délocalisable", a-t-il poursuivi. Interrogé sur l'opportunité d'utiliser le même modèle ailleurs, le ministre a noté que "cela ne peut fonctionner que s'il y a une volonté sur le terrain et si les salariés ont suffisamment de ressources en eux-mêmes pour le faire". Mais "c'est un modèle économique performant et très humain. Nous en avons besoin", a-t-il encore affirmé. Le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, également maire de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), a exprimé sa "satisfaction" suite à cette décision qui apporte "une solution pérenne sur le plan économique et favorable à l'emploi".
Les anciens salariés de la compagnie ont fait part lundi après-midi à Calais de leur "joie" et de leur "fierté". "On va retrouver le bout du tunnel. C'est une renaissance, une revanche. On va retrouver le pavillon français avec des marins français à bord, on ne peut pas nous l'enlever", s'est réjoui Éric Vercoutre du Syndicat Maritime Nord. Didier Cappelle, autre porteur de la Scop, table sur "500 embauches dans les six mois ou dans l'année", et sur un redémarrage des navires "dès la mi-juillet". Malgré tout, il reste prudent. "Il y a eu tellement de déceptions qu'on a toujours dans le coin de nos têtes une réserve qui dit "attention", il y a eu tellement de contre-coups", rappelle-t-il.