FNAUT
Fronde contre le canal Seine-Nord Europe
À quelques semaines de l'arbitrage remis par la commission Mobilités 21, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports alimente le débat. Avec l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et la plupart des projets autoroutiers, le canal Seine-Nord Europe est la cible de toutes les critiques. Les projets ferroviaires sont plébiscités en revanche.
Mi voire fin avril, l'échéance fixée par Frédéric Cuvillier à la commission Mobilités 21 se rapproche. Présidée par Philippe Duron et sur la base du Schéma national des infrastructures de transport (SNIT), elle a pour mission de "trier, hiérarchiser et mettre en perspective les grandes infrastructures. Elle devra réfléchir aux évolutions des services, en donnant la priorité aux transports du quotidien, à la rénovation des réseaux existants et l’amélioration à court terme du service rendu aux usagers", fixait le 19 octobre dernier le ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche. Dans ce cadre, la commission a reçu le 21 mars la contribution de la FNAUT présidée par Jean Sivadière. Parmi "les projets à éliminer", le canal à grand gabarit Seine-Nord arrive en tête avec des arguments. Lesquels confirment l'approche, parfois partisane, de la Fédération en faveur du rail par rapport aux autres modes, voire datés sur la concurrence portuaire européenne. Dans un premier temps, la FNAUT reconnaît que le "transport sur les fleuves qui relient un grand port et un arrière pays industriel est à encourager. Sur ces axes, le trafic de conteneurs est massif". Dans un deuxième, elle estime en revanche que "sur les axes interbassins, les trafics sont bien plus faibles. Il est absurde de concurrencer le rail qui dispose de capacités inutilisées". Et d'en conclure : "Le canal Seine-Nord est non seulement inutile et ruineux, mais dangereux car il concurrencerait les ports du Havre et de Rouen au bénéfice d'Anvers".
Miser sur la fiscalité écologique
Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ainsi que la plupart des projets autoroutiers sont logés à la même enseigne. À quelques rares exceptions, les infrastructures ferroviaires sont plébiscitées à travers la modernisation du réseau existant et la création de lignes nouvelles. La FNAUT propose de retenir la moitié des LGV inscrites au SNIT et de les construire d'ici 2035, soit un effort financier évalué de 2 à 2,5 milliards d'euros par an. Citant les exemples du Grand Paris ou de la Suisse, "il faut adapter les moyens financiers aux objectifs et non le contraire" avant de défendre le potentiel de la fiscalité écologique : "Taxation du kérosène ou écotaxe sur les billets d'avion en trafic intérieur, taxation nouvelle du gazole avec sept milliards par an en cas d'alignement de sa fiscalité sur celle de l'essence, taxes sur les péages autoroutiers et poids lourds, péage urbain, correction du barème fiscal kilométrique..."
E.D.
Photo VNF
Les projets fluviaux suspendus à l'arbitrage de la commission Mobilités 21
Relance
" Seine-Nord concurrencerait Le Havre et Rouen au bénéfice d'Anvers"
Fronde contre le canal Seine-Nord Europe
À quelques semaines de l'arbitrage remis par la commission Mobilités 21, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports alimente le débat. Avec l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et la plupart des projets autoroutiers, le canal Seine-Nord Europe est la cible de toutes les critiques. Les projets ferroviaires sont plébiscités en revanche.
Mi voire fin avril, l'échéance fixée par Frédéric Cuvillier à la commission Mobilités 21 se rapproche. Présidée par Philippe Duron et sur la base du Schéma national des infrastructures de transport (SNIT), elle a pour mission de "trier, hiérarchiser et mettre en perspective les grandes infrastructures. Elle devra réfléchir aux évolutions des services, en donnant la priorité aux transports du quotidien, à la rénovation des réseaux existants et l’amélioration à court terme du service rendu aux usagers", fixait le 19 octobre dernier le ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche. Dans ce cadre, la commission a reçu le 21 mars la contribution de la FNAUT présidée par Jean Sivadière. Parmi "les projets à éliminer", le canal à grand gabarit Seine-Nord arrive en tête avec des arguments. Lesquels confirment l'approche, parfois partisane, de la Fédération en faveur du rail par rapport aux autres modes, voire datés sur la concurrence portuaire européenne. Dans un premier temps, la FNAUT reconnaît que le "transport sur les fleuves qui relient un grand port et un arrière pays industriel est à encourager. Sur ces axes, le trafic de conteneurs est massif". Dans un deuxième, elle estime en revanche que "sur les axes interbassins, les trafics sont bien plus faibles. Il est absurde de concurrencer le rail qui dispose de capacités inutilisées". Et d'en conclure : "Le canal Seine-Nord est non seulement inutile et ruineux, mais dangereux car il concurrencerait les ports du Havre et de Rouen au bénéfice d'Anvers".
Miser sur la fiscalité écologique
Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ainsi que la plupart des projets autoroutiers sont logés à la même enseigne. À quelques rares exceptions, les infrastructures ferroviaires sont plébiscitées à travers la modernisation du réseau existant et la création de lignes nouvelles. La FNAUT propose de retenir la moitié des LGV inscrites au SNIT et de les construire d'ici 2035, soit un effort financier évalué de 2 à 2,5 milliards d'euros par an. Citant les exemples du Grand Paris ou de la Suisse, "il faut adapter les moyens financiers aux objectifs et non le contraire" avant de défendre le potentiel de la fiscalité écologique : "Taxation du kérosène ou écotaxe sur les billets d'avion en trafic intérieur, taxation nouvelle du gazole avec sept milliards par an en cas d'alignement de sa fiscalité sur celle de l'essence, taxes sur les péages autoroutiers et poids lourds, péage urbain, correction du barème fiscal kilométrique..."
E.D.
Photo VNF
Les projets fluviaux suspendus à l'arbitrage de la commission Mobilités 21
Relance
" Seine-Nord concurrencerait Le Havre et Rouen au bénéfice d'Anvers"