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Si le rapport Bianco sur la réforme du système ferroviaire aborde le fret à la marge, il insiste néanmoins sur la nécessité d'y "reconstruire une stratégie nationale adossée à une riche façade maritime". À l'intérieur, les ports auront un rôle essentiel : "La réforme de 2008 leur a donné la possibilité d'intervenir au-delà de leur enceinte", soulignait Thierry Guimbaud directeur des services de transport à la DGITM lors du dernier SITL. "La mise en œuvre de grands corridors logistiques doit s'appuyer sur l'initiative locale, tandis que les pouvoirs publics, en qualité d'incubateur de projets, doivent veiller à ce que cette démarche prospère ". Les choix de l'État à l'issue du travail de la commission "Mobilité 21" sur les infrastructures de transport viseront dès lors, à favoriser les investissements d'amélioration à l'image du tronçon Gisors-Serqueux, et à développer les capacités existantes, selon Thierry Guimbaud.
"Favoriser l'aménagement de grands couloirs logistiques"
À Marseille-Fos par exemple, cette politique se traduira d'ici fin 2013 à la rénovation des systèmes de signalisation jusqu'à Avignon. "Cet aménagement permettra d'augmenter la capacité quotidienne du tronçon de vingt à soixante trains par jour", témoigne Michel Josso de la délégation régionale PACA de Réseau Ferré de France. En ligne avec le cap fixé par sa tutelle, le gestionnaire d'infrastructures confirme que ses actions à l'échelle nationale s'inscriront de plus en plus dans le cadre de "régions portuaires comme l'Axe Seine, le couloir rhodanien, la façade Atlantique ou la Côte d'Opale".
Promouvoir les initiatives locales
Au-delà, les initiatives locales à l'image de celle menée par le Grand Port maritime de La Rochelle seront encouragées. Au cours des quatre dernières années, le port rochelais a ainsi investi 10 millions d'euros dans son réseau ferré portuaire, et a créé avec Euro Cargo Rail, filiale du groupe Deutsche Bahn, l'opérateur OFP La Rochelle Maritime Rail Services. Détenu à 75 % par l'autorité portuaire, ce dernier a traité plus d'un million de tonnes l'an passé démontrant que "le problème n'est pas la demande mais bien l'offre de services ferroviaires", insiste Philippe Guillard, directeur des infrastructures du GPMLR. Lequel s'inscrit pleinement dans la démarche engagée par RFF autour de couloirs logistiques via la création annoncée dès cette année "d'une cellule ferroviaire avec les autres ports de la façade Atlantique".
Enjeu pour les ports intérieurs
La redynamisation de l'offre ferroviaire concerne aussi les ports intérieurs. Elle est illustrée par le développement des dessertes sur le port de Strasbourg. "Il est important de proposer plusieurs solutions aux chargeurs afin de les convaincre de basculer leurs flux de la route vers la voie d'eau ou le rail. Ces deux modes alternatifs sont complémentaires, et ils répondent à travers leur transit-time à des organisations logistiques propres", explique Didier Dieudonné, directeur général du Port autonome de Strasbourg. Celui-ci recense aujourd'hui quatre opérateurs ferroviaires contre un en 2010. "Tous proposent une offre de proximité et s'intègrent dans des organisations globales à l'image de VFLI, filiale de SNCF Geodis, pour le compte du brasseur Kronenbourg". En 2012, le trafic ferroviaire du port de Strasbourg a progressé de 15 % rappelle Didier Dieudonné.