Feu vert à l’écotaxe en Alsace

La nouvelle collectivité alsacienne a obtenu l’autorisation d’instaurer l’écotaxe sur une partie de son réseau routier et autoroutier, dont les sections reprises à l’Etat. Elle vise l’échéance de fin 2024 et promet un tarif "raisonnable".
L’écotaxe a désormais la voie libre à l’extrémité Est du pays. La nouvelle Collectivité européenne d’Alsace (CEA) a reçu, le 17 novembre, le feu vert qui lui manquait encore : la ratification par le Sénat de l’ordonnance de mai 2021 en prévoyait l’instauration, ainsi que le rendait possible la loi de création de la collectivité.

Le texte gouvernemental fixe le cadre d’application : les véhicules à partir de 2,5 tonnes, ce qui inclut les utilitaires, sur le réseau routier et autoroutier de la CEA, selon une tarification en fonction de la classe des véhicules (les Euro) au regard de leurs émissions polluantes. Le trafic sur le territoire de la collectivité dépasse 900 poids lourds par jour.

Il appartient désormais à la CEA de fixer la date de mise en place, l’assiette précise et bien sûr le montant de cette taxe. Son président, Frédéric Bierry, fixe l’horizon à fin 2024 et promet un tarif "raisonnable" qui puisse éviter de pénaliser les transporteurs locaux, auquel il promet une large concertation préalable à partir de l’an prochain.
Le monde du transport et de la logistique affiche sa prudence à ce stade. Il réitère son souci que le transit local bénéficie d’aménagements. Il appelle aussi à un débat plus large. "L’écotaxe n’est qu’une partie du vaste sujet de la conversion, que l’on admet nécessaire, aux nouvelles énergies de propulsion et des moyens de son financement. Il faudra que la concertation soit l’occasion d’aborder toutes les problématiques", estime Jean-Marc Rohlmann, président de l'Association des chargeurs et utilisateurs de transport d’Alsace (Acuta), membre de l’AUTF.

Impacts possibles en Lorraine et en Allemagne

La question des conséquences aux "frontières" de l’Alsace surgit aussi. Côté français, plusieurs élus de Lorraine rejoints par le président du Grand-Est Jean Rottner ont plaidé l’extension de l’écotaxe à l’ensemble de la nouvelle région, dans la crainte de reports massifs vers l’A31 lorraine déjà sursaturée. En vain pour l’instant.

Côté allemand, des poids lourds qui transitaient par l’Alsace depuis 2005 (environ 2.000 par jour selon les estimations) afin de ne pas payer l’écotaxe nationale "Maut" pourraient dans l’absolu être tentés de retourner sur l’A5 Bâle-Karlsruhe parallèle à l’A35 alsacienne, de l’autre côté du Rhin. Le scénario semble toutefois peu probable pour la fédération des transporteurs-logisticiens, BGL.

"Dans la masse des coûts qu’acquittent de toute façon les camions qui circulent en Allemagne du fait de la Maut, le surcroît que pourrait représenter une écotaxe alsacienne devrait peser peu. Le critère qui reste décisif, c’est l’itinéraire : il faut qu’il soit le plus court, le plus rapide, le moins saturé. Vu d’Allemagne, passer par l’Alsace pour aller à Francfort et plus à l’Est n’a pas de sens", estime Tobias Lang, directeur de l’antenne Fribourg-Mannheim du BGL.

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