
Gildas Maire, président d'Armateurs de France © Armateurs de France
Le temps de l'économie n'est pas celui du politique. Bien connu, ce constat conclut en partie les travaux de l'assemblée générale d'Armateurs de France qui a vu l'élection de Gildas Maire. Si la taxe au tonnage est pérennisée sur la base de nouveaux critères d'éligibilité, l'abattement sous conditions des plus-values de cession de navires "n'a toujours pas été notifié à Bruxelles", alerte le nouveau président. Quel que soit le mode d'acquisition initial du navire, il doit permettre aux armateurs de réemployer l'économie réalisée dans de nouveaux moyens de production. À l'heure où l'État cherche à relancer l'investissement, les armateurs lui demandent aussi d'inciter la Banque publique d'investissement "à mettre en place des solutions alternatives au financement classique bancaire : garantie, marché obligataire, assurance, etc. Ces propositions tardent à se concrétiser du fait de la frilosité de la BPI qui met en avant son manque d'expertise dans le maritime". Un moyen également de relayer un tissu bancaire national qui, malgré des positions mondiales historiques fortes (jusqu'à 10 % de parts de marché il y a quelques années) s'est détourné du shipping, et/ou "impose des conditions de fonds propres difficiles voire impossibles à satisfaire par les PME".
Accélérer le travail législatif
Le mandat de Gilles Maire sera placé sous le signe de la compétitivité du pavillon et des marins français. Le nouveau président s'attellera à finaliser d'autres chantiers lancés par Raymond Vidil. À commencer par la réforme de la loi du 31 décembre 1992 sur les approvisionnements énergétiques. Reprise dans l'article 16 bis du projet de loi sur la transition énergétique en cours d'examen au Parlement, "ici encore, nous craignons un enlisement et il faut avancer au plus vite avec les acteurs concernés". Dans l'espoir d'aboutir d'ici l'été, un projet de décret d'application est sur la table, confie Éric Banel, délégué général d'Armateurs de France.
Accélérer le travail législatif
Le mandat de Gilles Maire sera placé sous le signe de la compétitivité du pavillon et des marins français. Le nouveau président s'attellera à finaliser d'autres chantiers lancés par Raymond Vidil. À commencer par la réforme de la loi du 31 décembre 1992 sur les approvisionnements énergétiques. Reprise dans l'article 16 bis du projet de loi sur la transition énergétique en cours d'examen au Parlement, "ici encore, nous craignons un enlisement et il faut avancer au plus vite avec les acteurs concernés". Dans l'espoir d'aboutir d'ici l'été, un projet de décret d'application est sur la table, confie Éric Banel, délégué général d'Armateurs de France.
"La BPI doit faciliter les investissements dans le shipping"
En dépit d'un cadre législatif achevé, le droit d'embarquer des équipes de protection privées à bord des navires n'est toujours pas non plus entré en vigueur : "Les entreprises concernées attendent leur autorisation. Nous imaginons qu'un certificat de qualité et de sérieux, sorte de "vetting", leur sera en outre donné par la République française", ajoute Gildas Maire. Discret sur les dossiers SNCM et MyFerryLink, le président s'interroge en revanche sur les suites données à la réforme de l'École nationale supérieure maritime. Il réagit à la création de filières d'ingénieurs paramaritimes : "Attention de ne pas perdre de vue que les armateurs ont besoin avant tout de navigants. Il est donc essentiel qu'ils soit consultés mais surtout écoutés par l'administration et la direction actuelle. Ne modifions pas ce qui semble donner satisfaction à la profession".
Approches internationales
Encourageant le député Arnaud Leroy dans son projet de grande loi maritime étendue aux carburants alternatifs et aux énergies marines renouvelables, les armements s'associent enfin aux travaux préparatoires de la Cop21. Favorables à un volet maritime lors de cette conférence, ils en profitent pour mettre en garde contre "des mesures locales, françaises ou d'autres États. Le maritime est mondialisé. Les mesures doivent être internationales". Une mobilisation globale est souhaitée également pour trouver des solutions de sécurité, sanitaires voire alimentaires face à l'afflux de migrants auxquels sont de plus en plus confrontés les armateurs, en Méditerranée en particulier.