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Manuel Baudoin, le président de la CCI de la Martinique, est confiant. Selon lui, avec l'élargissement du canal de Panama en 2014, "l’Asie pourra commercer directement avec la façade Atlantique de l’Amérique, et accoster en Europe par sa façade occidentale, et notamment française... La Caraïbe en général et la Martinique, en particulier, se trouveront donc au cœur de la révolution maritime qui définira la route et les flux des cinquante prochaines années. Prenant le relais des échanges traditionnels entre l’Amérique et l’Europe, l’exceptionnelle vitalité des nouveaux flux Nord-Pacifique viendra irriguer le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes, à la recherche de plates-formes de transbordement".
"L'ambition de traiter un million d'EVP"
Selon lui, "la Martinique doit être prête pour ce défi historique (...) Depuis plusieurs années, sans
tapage, mais avec détermination, le port de Fort-de-France, doté d’un tirant d’eau sans équivalent dans la zone, prépare cette échéance".
Il est persuadé que, par sa position géographique méridionale, le site a vocation à drainer une part substantielle du trafic de transbordement destiné à l’Amérique latine. Il vise à terme, selon M. Baudoin, une activité globale d'un million d'EVP.
Le terminal à conteneurs de la Pointe des Grives, créé fin 2003, qui traite quelque 160.000 EVP par an, a prévu une extension vers l’Est et le Nord de ses terre-pleins et un prolongement de ses quais.
Le "hub Caraïbe" en projet
L'autorité portuaire a déjà jeté les bases du "hub Caraïbe". Celui-ci s'étendra sur 45 hectares de terre-pleins desservis par 1.400 mètres linéaires de quais, dont 1.150 mètres par 18 mètres de tirant d'eau.
En outre, 28 hectares seront desservis par 550 mètres de linéaires de quais avec 14 mètres de tirant d'eau. En effet, la "fosse de Dillon" propose naturellement ses profondeurs à 17 mètres au-dessous du niveau de la surface, permettant d’accueillir des navires de fort tonnage sans aucun dragage.
La CCIM, concessionnaire depuis 1953, chargée d’assurer la gestion de la plate-forme, s’engage pleinement dans ce projet. Son président estime devoir faire partager cette grande ambition, à la fois pour le port, mais aussi pour la Martinique.