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Frédéric Cuvillier a rencontré le 27 novembre les dirigeants des actuels et futurs Grands Ports maritimes. Le ministre délégué aux Transports, à la Mer et à la Pêche a échangé avec les présidents des Conseils de surveillance et les présidents des Directoires des sept Grands Ports maritimes de métropole ainsi que les "préfigurateurs" des quatre futurs GPM d'Outre-Mer à propos de la stratégie nationale portuaire. Comme il l'avait annoncé au conseil des ministres du 21 novembre, Frédéric Cuvillier a assuré que cette stratégie s'articulerait autour de trois axes majeurs : la logistique et l'intermodalité, le développement industriel et l'aménagement des espaces. "Il s'agit de donner les moyens aux Grands Ports maritimes de jouer un rôle plein et entier dans le redressement de l'économie nationale", affirme le ministère.
"Un rôle à jouer dans le redressement de l'économie nationale"
Frédéric Cuvillier a soutenu l'idée que les GPM doivent pouvoir compter sur des infrastructures terrestres vers leur hinterland améliorées pour proposer un service "fiable et compétitif" et "coordonner la chaîne d'approvisionnement des territoires". Il a également souligné le rôle des ports dans le développement d'activités industrielles. Dans cette optique, le ministre s'est engagé à ce que l'État aide les ports à répondre aux demandes d'implantation des industriels "avec souplesse" et "par le biais de procédures administratives simplifiées", le tout en "s'appuyant sur un tissu local innovant ou sur des programmes à l'échelle européenne".
Décentraliser la gouvernance des ports ?
Ces orientations vont dans le sens du dernier rapport en date de Charles Revet, présenté le 22 novembre dernier dans le cadre des débats sur le projet de loi de finances 2013.
Le sénateur UMP de Seine-Maritime artisan de la réforme portuaire prône "un achèvement" de cette dernière par le biais d'un changement de rapport entre l'État et ses grands ports. D'une part, la gouvernance des GPM serait décentralisée et ces derniers rattachés à une structure de type syndicat mixte pilotée par les collectivités territoriales et les organismes économiques locaux, comme c'est le cas pour les ports d'intérêt national depuis 2004. D'autre part, l'État deviendrait "coordinateur et facilitateur", avec l'inscription du développement portuaire au Snit ou à ce qui lui succédera et la mobilisation de moyens financiers. Ceux-ci garantissaient notamment aux ports une bonne accessibilité et la possibilité de proposer une véritable intermodalité.
Ces propositions ont pour but d'enrayer "le déclin de nos ports" constaté par le sénateur malgré la réforme du 4 juillet 2008 en rapprochant plus encore le fonctionnement les GPM français de ce qui se fait notamment en Europe du Nord, avec des initiatives locales et un soutien financier massif de l'État.
Frédéric Cuvillier a rappelé que le gouvernement s'est engagé à mettre sur pied sa stratégie portuaire nationale avant la fin de cette année. Dans quelque semaines, on saura dans quelle mesure les recommandations du rapport Revet seront suivies.