
Le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, a sévèrement réagi jeudi 5 juin à l'intervention de l'ancien ministre de l’Écologie Jean-Louis Borloo, qui s'était inquiété de l'avenir du Canal Seine-Nord, rappelant l'intérêt du projet. Jean-Louis Borloo avait demandé mercredi 4 juin au Premier ministre de "couper court aux rumeurs sur un abandon du projet de canal Seine-Nord". Frédéric Cuvillier a rappelé "l'intérêt incontestable d'un aménagement destiné à favoriser le transport multimodal" pour lequel toutefois "des questions auxquelles il faudra répondre restent posées", notamment le coût global du projet, son financement et l'impact pour les ports français. "Quel est le coût réel ? Quelles sont les possibilités de financements ? Dans quelle mesure pouvons-nous obtenir des financements européens ? C'est un enjeu important auquel il faut répondre de façon pragmatique", a souligné Frédéric Cuvillier. "Le schéma national d'infrastructures de transport (Snit), abondé par le précédent gouvernement qui a multiplié les promesses, fait aujourd'hui état de projets pour un montant total de 245 milliards d'euros, hors Paris. Et pour les financer, nous disposons de 2 milliards par an. L'UMP nous a laissé une impasse budgétaire de 120 ans", a encore estimé M. Cuvillier. Frédéric Cuvillier a enfin souhaité "mesurer les coûts de ces projets et les comparer aux avantages en matière d'aménagement global du territoire". Le coût total du projet de canal Seine-Nord Europe, vaste corridor de transport de fret fluvial depuis Le Havre jusqu'au Benelux, est estimé à près de 4,3 milliards d'euros, dont 2,1 milliards d'un partenaire privé. Le processus de sélection entre les deux candidats déclarés, Bouygues Travaux Publics et Vinci Concessions, doit intervenir à la fin de l'année.