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"Pétrole mis à part, tous les indicateurs sont au vert. Nous apercevons le bout du tunnel", affirme Hervé Martel, nommé fin mars à la présidence du directoire du GPMH. À son arrivée, soit la fin du premier trimestre, les trafics conteneurisés progressent de 20,3 % en nombre d’EVP traités (581.569) et de 27, 9 % en tonnage à 5,817 millions de tonnes. Certes, ces chiffres sont à rapprocher de ceux du premier trimestre 2011, période qui fut la plus perturbée socialement juste avant la mise en place de la réforme portuaire. Pour autant, dans un contexte économique qu’Hervé Martel qualifie de "morose", les signaux sont plutôt favorables. Le directeur commercial du GPMH, Hervé Cornède, confirme : "Le Havre n’a pas été impacté par la réorganisation mondiale des alliances armatoriales et nous progressons régulièrement dans tous les domaines, mouvements de conteneurs par navire et transbordements compris".
"Tous les indicateurs sont au vert"
Pour l’autre poids lourd en termes de statistiques, à savoir les vracs liquides, la situation est, sans surprise, moins favorable et plus contrastée. Après les arrêts techniques des raffineries Total et ExxonMobil et l’arrêt d’activité de Petroplus, les entrées de pétrole brut ont chuté de 13,5 %, à 5,65 millions de tonnes fin mars. Cette tendance, vraisemblablement durable, est presque compensée par le bon comportement des échanges de produits raffinés qui, avec 3,1 millions de tonnes au total, affichent des hausses tant à l’import (+ 10,5 %) qu’à l’export (+ 16,8 %).
Bond des matériaux de construction
Du côté des vracs solides, les entrées de charbon, essentiellement destinées à la centrale thermique EDF, restent stables mais à un niveau faible avec 218.000 tonnes importées. Idem pour les trafics de ciment de l’usine Lafarge à 69.600 tonnes. En revanche, les trafics de matériaux de construction font un bond de 69,2 % à plus de 404.000 tonnes, à une période de l’année qui ne leur est guère favorable d’ordinaire. La perspective des grands chantiers portuaires (terminal multimodal, Emerhode, usines Areva, fondations gravitaires pour l’éolien offshore) devrait encore accentuer cette tendance au cours des prochaines années.
Enfin, d’autres secteurs d’activités affichent une bonne santé. C’est le cas de la croisière (dix-huit escales en mai) et du transmanche (+ 39,6 % de passagers). On pourrait ajouter les trafics rouliers avec l’arrivée des pièces détachées Suzuki après mise en concurrence européenne et l’avitaillement des navires après que Total Marine Fuels eut décidé de faire du Havre un de ses hubs en Europe du Nord.