Fusion Siemens-Alstom : une "nécessité" qui "inquiète"

Un rapprochement des activités ferroviaires d'Alstom et Siemens est "une nécessité" pour lutter contre la concurrence chinoise, mais il "inquiète" car "il y aura de la casse sociale à moyen terme", a estimé mardi 26 septembre la CFE-CGC d'Alstom, premier syndicat du groupe. Alors qu'une fusion pourrait être officialisée dans la journée, le syndicat évoque "un choix de sophiste : on ne peut pas rester en l'état et on sait que ça ne se fera pas sans casse", a expliqué son représentant, Claude Mandart. "La consolidation est une nécessité pour lutter contre le mastodonte chinois (CRRC Corp, NDLR), qui est deux à trois fois plus gros que nous", dit-il. "Et en même temps, on est inquiet car on est en choc frontal avec Siemens sur toutes nos activités : très grande vitesse, signalisation, trains régionaux, métros, tramways...", poursuit Claude Mandart. Or "des synergies vont être trouvées, c'est d'ailleurs tout l'intérêt de l'opération, donc il y aura malheureusement de la casse sociale à moyen terme, c'est incontournable", selon le représentant CFE-CGC. Il souligne que "tôt ou tard celui qui absorbe reprend la stratégie", convaincu par ailleurs que "les Allemands savent mieux protéger leur industrie que les Français". Pour Philippe Pillot (FO, quatrième syndicat), l'opération représente également "à la fois une solution et un problème". "On est plein d'interrogations", confie-t-il, car à un mariage, "si on arrive tous avec les meubles de la grand-mère, à un moment donné on n'arrivera pas à tout mettre dans la maison. Forcément il y aura des doublons". "On est très très inquiets", car "dans une fusion, il y a toujours un gagnant et un perdant", a pour sa part réagi Daniel Dreger (CGT, deuxième syndicat) en souhaitant que Siemens "n'ait pas 51 %" et que l'État "prenne les actions" actuellement prêtées par Bouygues, soit 20 % du capital d'Alstom. "La presse allemande parle de quatre ans de maintien de l'emploi en Allemagne et en France", mais "les garanties, c'est vite changé. Siemens sera là pour gagner de l'argent", estime le représentant CGT, en rappelant qu'au printemps le conglomérat allemand a "encore annoncé des licenciements en Europe". En 2014, le projet avait échoué, Alstom préférant alors céder ses activités énergie à l'américain General Electric et recentrer son activité sur le ferroviaire. Son passage sous pavillon allemand signifierait la fin d'un fleuron industriel français.

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