GNL : les effets nuisibles de l'écoblanchiment dénoncés

Le gaz naturel liquéfié (GNL) n'est pas aussi "vert" qu'on ne l'imaginait. L'ONG bruxelloise Transport & Environnement (T&E) dénonce les émissions de méthane dans l'atmosphère que ce carburant. Les compagnies maritimes ayant opté pour le GNL doivent faire face à cette révélation.
Dans une enquête venant d'être publiée, la fédération européenne T&G, rassemblant une cinquantaine d'ONG, dénonce les émissions de méthane "propulsées" dans l'atmosphère par les navires utilisant le GNL au titre de carburant.
"Ces navires peuvent se draper de vert, mais sous le voile, la vérité est que la plupart des navires au GNL en service aujourd'hui sont plus nuisibles pour le climat que ceux qu'ils remplacent", pointe Delphine Gozillon, chargée du transport maritime au sein de T&E.
"CMA CGM présente le GNL comme un carburant durable, mais garde le silence quand il s'agit du méthane. C'est ce que l'on peut appeler du flagrant délit de «greenwashing»" (écoblanchiment), accuse-t-elle.
Des images infrarouges, prises en novembre dernier avec une caméra spéciale dans le port de Rotterdam, aux Pays-Bas, montrent que du méthane non brûlé est libéré par les trois cheminées du porte-conteneurs "Louvre" de CMA CGM livré fin 2020, selon T&E.
L'ONG a également suivi le dragueur néerlandais "Ecodelta". "Là encore, des émissions non brûlées ont été enregistrées, avec du méthane libéré par les deux cheminées d'échappement situées à l'avant du navire", écrit-elle.
Les navires au GNL sont présentés comme une alternative propre aux carburants traditionnels, mais le gaz est composé à 90% de méthane dont "l'impact sur le réchauffement climatique est plus de 80 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone sur une période de vingt ans", dénonce T&E.

CMA CGM travaille à la réduction des imbrûlés de méthane

"Nous sommes en pleine crise climatique. Nous ne pouvons pas nous permettre de rejeter davantage de méthane dans l'atmosphère", souligne Delphine Gozillon, plaidant pour le développement de "solutions véritablement durables, basées sur l'hydrogène".
"Notre enquête n'est qu'un petit échantillon, mais elle doit servir d'avertissement aux responsables politiques", ajoute-t-elle.
"Le GNL est aujourd’hui le meilleur carburant disponible à échelle industrielle permettant d'agir pour la transition énergétique du transport maritime", a quant à lui réagi CMA CGM.
Le transporteur maritime français basé à Marseille "a déjà identifié le sujet des imbrûlés de méthane, en prend la mesure depuis près de deux ans, et travaille activement à leur réduction avec ses partenaires motoristes", a indiqué un porte-parole, notant que la technologie, "en pleine évolution" est "sur une trajectoire d'amélioration continue". Les émissions ont déjà diminué, selon lui.
Le passage au GNL était à l'origine principalement destiné à se débarrasser des émissions de soufre, plaie des navires utilisant du fioul lourd, a-t-on également remarqué.

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