Geodis reprend Sernam

L’offre de Geodis pour la reprise de Sernam a été approuvée par la justice. Un peu plus de 800 postes pourraient être sauvés sur un total de 1.400.
Geodis a été retenu le 13 avril, sans surprise, pour une reprise partielle de Sernam. Le tribunal de commerce de Nanterre a ordonné la cession des actifs et des activités de Sernam Services aux sociétés Calberson SAS et BMVirolle. Le transporteur, en redressement judiciaire depuis le 31 janvier, a été placé en liquidation avec poursuite d'activité jusqu'au 7 mai inclus. Ancienne filiale de la SNCF, le spécialiste de la messagerie avait été privatisé en 2005 et acquis par le fonds Butler Capital. Mais il n'a pas résisté à la concurrence exacerbée du secteur, combinée à la crise économique.

Disparition de la marque Sernam

Geodis Calberson propose "la reprise de 622 emplois a minima, auxquels pourront s'ajouter 37 emplois sous réserve de l'acceptation par les salariés les occupant d'une modification de leurs contrats de travail relativement à leur lieu de travail", détaille le tribunal. S'y ajoutent "45 postes de travail destinés aux salariés du siège" de Sernam, 65 postes pour les salariés de sa filiale Aster, ainsi que 62 postes repris par BMV. Sernam compte encore 1.441 employés, contre 1.600 fin janvier, après les départs liés aux difficultés de l'entreprise. Geodis avait accepté le 10 avril de mettre davantage sur la table pour la reprise du fonds de commerce de Sernam : 500.000 euros contre 50.000 euros initialement, selon lui (certaines sources ont évoqué une somme de départ de 96 euros), auxquels s'ajoutent 250.000 euros proposés par BMV, sa filiale à 30 %.
La marque Sernam ne devrait pas être conservée, Geodis souhaitant intégrer ses activités dans celles de sa filiale Calberson. Tous les sites d'exploitation ne seront pas repris et pour les salariés non concernés par l'offre de reprise, une cellule de reclassement sera mise en place. "Tout le monde est inquiet, on ne sait pas encore qui est repris et qui est licencié", a témoigné Marie Jego, salariée de l'agence de Reims, l'une des 52 agences du transporteur. "Ça fait mal de voir disparaître Sernam". "Après tous les effort consentis depuis quarante ans, c'est déplorable, on est en colère", a réagi pour sa part Alain Delpuech, délégué CGT.

Dossier sensible avant la présidentielle

Le ministère du Travail a aussi réuni à plusieurs reprises différents acteurs du secteur du transport et de la logistique - SNCF, La Poste, fédérations patronales et entreprises - pour mettre sur pied une Bourse à l'emploi. La SNCF, où la rotation des salariés est importante, estime à environ 500 les postes qui pourraient correspondre à des profils d'employés de Sernam. Ces postes seront "réservés" à ces derniers, a assuré Maxime Dumont, secrétaire général de l'Union fédérale route CFDT. Dans tous les cas, les salariés sont assurés de toucher leurs paies en avril, selon l'avocate du Comité d'entreprise, Aline Chanu. L'issue du dossier Sernam était éminemment sensible, le gouvernement souhaitant éviter à tout prix des licenciements à moins de dix jours du premier tour.
"Il reste à peu près 500 personnes à qui il nous faut proposer rapidement une solution", a dit le ministre des Transports, Thierry Mariani. Ce dernier avait déjà fait en sorte que le candidat à la reprise de Sernam n'ait pas à rembourser 642 millions d'euros d'aides d’État jugées illégales par la Commission européenne, comme le demandait le patron de Geodis, Pierre Blayau. Sa deuxième condition pour le dépôt d'une offre tenait à la date de prise de contrôle de l'entreprise. Pierre Blayau exigeait d'en avoir la jouissance 28 à 45 jours après la décision judiciaire. Mais il a dû se résoudre à proposer une reprise en main dès le 7 mai.

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