Getlink prêt pour le Brexit

Getlink (ex-Eurotunnel), la société qui gère le tunnel sous la Manche, est prête depuis longtemps déjà pour le Brexit, et a même installé le wifi dans le tunnel pour faciliter les démarches des camionneurs, indique son PDG, Jacques Gounon.
Êtes-vous prêts pour le Brexit ?
On est prêt depuis le 31 mars, il n'y a pas de problème. On attend évidemment de savoir quelle sera la date... On est l'arme au pied ! Mais ce qui est important, ce n'est pas vraiment la date du Brexit. Comme on se dirige vers un Brexit avec accord, il y aura une période de transition jusqu'à fin 2020 ou un peu plus tard. Ce qui est important, c'est que la Grande-Bretagne et l'Europe démarrent le plus vite possible - et je vais dire immédiatement - les négociations d'un accord commercial. Ce qui est important pour les chargeurs (les entreprises qui ont des marchandises à faire transporter, NDLR), ce qui est important pour nous, ce qui est important pour tous ceux qui naviguent entre la Grande-Bretagne et l'Europe des 27, ce sont les accords commerciaux, les frais de douane, etc. C'est ça qui importe pour la vie économique !

Qu'avez-vous entrepris dans la perspective du Brexit ?
On a construit toutes les installations nécessaires, on a doublé les parkings, on a maintenant une capacité d'accueil tout à fait considérable... On a installé le wifi partout, y compris dans le tunnel. Cela va notamment permettre aux camionneurs qui seraient en retard dans leurs formalités de régulariser leur situation. Si on leur dit à Folkestone (côté anglais, NDLR) : "Tiens, il vous manque tel truc", ils auront dans le tunnel - c'est quand même fabuleux - la possibilité de contacter leur direction et de recevoir par mail le petit document qui leur manque pour obtenir une flèche verte à l'arrivée. Les automobilistes aussi profiteront du wifi. On a investi la bagatelle de 30 millions d'euros en 2019 pour l'ensemble des activités Brexit. Et je suis ému et satisfait de la façon dont les équipes sur le terrain sont mobilisées.
Il y aura aussi du duty-free (des magasins hors taxe, NDLR). Il faut bien sûr que la Grande-Bretagne sorte de l'Europe et qu'on ait l'autorisation de l’État français - c'est un problème de TVA, qui donc nous échappe -, mais les ports pouvant le faire, je ne vois pas pourquoi nous, nous ne pourrions pas le faire. La demande est en cours.

Les atermoiements sur la date du Brexit pèsent-ils sur l'activité de Getlink ?
On s'en sort très bien, puisque dans cette période d'incertitude on continue à avoir une légère progression du chiffre d'affaires.
Chez nous, il faut séparer le camion du passager. Pour le camion, le vrai problème est lié à l'activité économique et à la consommation britannique : a priori, ça a l'air de repartir dans la perspective de Noël, mais il faut reconnaître que c'est un peu mou. Pour le passager, il y a beaucoup d'attentisme : même si on dit et on répète qu'il n'y aura pas de visa pour les Britanniques, qui représentent 80 % de ceux qui viennent en voiture par le Shuttle (les navettes embarquant les véhicules dans le tunnel sous la Manche, NDLR), il y a toujours une sorte d'interrogation. Autrement dit, il y a de l'attentisme chez les politiques, et ça se traduit par un attentisme sur le consommateur britannique et sur le voyageur britannique, mais pas dans des proportions dramatiques. Tout cela est un peu incertain, on est dans une espèce de flou.
Eurostar, de son côté, marche du feu de Dieu. 

Transport ferroviaire

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15