"Grande America" : les syndicats dénoncent une dérive mercantile de la réglementation

L'incendie du Conro "Grande America" qui s'est déclaré le 10 mars, se soldant par un naufrage au large des côtes françaises, a fait sortir la CGT du silence.
"La fréquence du nombre d'incendies à bord des navires prenant dans des conteneurs sont la conséquence d’un manque de réglementation mondiale obéissant au diktat de l’économie ultra-libérale", condamne l'organisation syndicale. Faisant référence aux incendies s'étant produits sur d'autres navires, elle juge que "les chargements sont effectués sans aucun contrôle réel des produits chargés, ni contrôle d’incompatibilité entre certains produits dangereux en cas de rupture d’emballage". À ses yeux, "Aujourd’hui, le seul contrôle qu’impose la réglementation est la pesée des conteneurs (convention internationale Solas chapitre VI, règle 2)".
La CGT demande que "la France prenne une position claire auprès de l’OMI et l’EMSA pour contrôler le contenu des conteneurs, intensifier les contrôles, notamment pour les navires avec des pavillons de complaisance, afin de sécuriser le transport de produits dangereux ou de lutter contre le transport de produits illégaux et de lutter contre le dumping social".
Redoutant que les incendies se produisent également à quai, elle indique : "Nous ne sommes pas à l’abri que des feux dans les conteneurs se déclarent sur des aires de stockage portuaire, dans des entrepôts ou lors du transport par poids lourds ou par trains qui traverseraient des agglomérations. Les conséquences seraient surement très graves pour les salariés et les habitants".

La protection de la vie et de l'environnement, des enjeux régaliens

Feets FO (FO Territoriaux), pour sa part, déplore que le chargement exact des conteneurs du navire "Grande America" reste inconnu. Pour l'organisation syndicale, cette catastrophe environnementale constitue "un risque que le gouvernement et la majorité parlementaire semblent juger acceptables". Et d'ajouter : "La Loi d’orientation des mobilités (Lom) actuellement en débat prévoit effectivement de privatiser le contrôle des navires (ceux de moins de 24 mètres seront carrément en auto-contrôle), de détruire les Centres de sécurité des navires (CSN) en supprimant des postes d’inspecteurs de la sécurité des navires, ceux-là même chargés du contrôle des bateaux étrangers en escale dans nos ports".
Selon le texte de FO Territoriaux, "l’un des objectifs assumés de cette réforme est la suppression de postes de fonctionnaires pour le seul intérêt du marché international". L'organisation syndicale ajoute : "Il n'y a pourtant que les fonctionnaires pour garantir des contrôles sans complaisance, indépendants de tout enjeu financier".
Elle se dit opposée systématiquement à la privatisation des contrôles et à la baisse des effectifs d’inspecteurs en Conseil supérieur de la marine marchande (CSMM), au comité technique ministériel du ministère de la Transition écologique et solidaire. Le syndicat souligne que "la protection de la vie des marins de même que la protection de l’environnement sont des enjeux régaliens".
Il revendique "le retrait du projet de privatisation du contrôle des navires et le recrutement de fonctionnaires pour contrôler et inspecter à la hauteur des enjeux environnementaux".

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