Guerre en Ukraine : le blocage des ports tire les prix du maïs vers le haut

Alors que les ports ukrainiens sont bloqués et la mer d’Azov toujours fermée à la navigation, les prix du maïs s’envolaient de nouveau le 28 février sur le marché européen. Les opérateurs cherchent des solutions de repli.
Sur une carte montrant la navigation des vraquiers publiée par le cabinet Inter-Courtage, on pouvait constater le 28 février  que "la mer d'Azov est toujours interdite à la navigation et que les ports ukrainiens sont de facto bloqués".
Les opérateurs observaient la poursuite de chargements dans les ports russes de mer Noire, ainsi qu'en Roumanie et en Bulgarie.
En fin de journée, la tonne de maïs gagnait 30,75 euros à 320 euros sur l'échéance de mars et 17,75 euros, à 286 euros la tonne, sur celle de juin sur Euronext.
Le blé grimpait aussi mais dans de moindres proportions, gagnant 24,25 euros à 314,25 euros la tonne sur l'échéance de mars.
Mais les marchés sont encore dans l'inconnu quant au commerce des grains russes, à d'éventuelles difficultés logistiques, et surtout quant aux "conséquences des sanctions européennes qui pourraient bloquer les transactions", a déclaré Sébastien Poncelet, analyste au cabinet Agritel (Argus Media France).
Si, pour le blé, il semble possible, au moins à court terme, de compenser avec d'autres origines, notamment française, le problème pour le maïs est celui de la disponibilité.
Pour Damien Vercambre, le courtier chez Inter-Courtage, "on entre dans un processus long, avec l'Ukraine hors-jeu pour un temps indéterminé".
Il estime à "dix-douze millions de tonnes" le volume de maïs ukrainien restant à exporter cette saison, dont une large part destinée à l'Europe. La moitié du maïs importé en Europe provient traditionnellement d'Ukraine.
"Après la Chine, les premiers acheteurs de maïs ukrainien sont les Pays-Bas et l'Espagne, qui pourraient se tourner vers le maïs français", estime Sébastien Poncelet, tout en relevant que les réserves françaises "ne sont pas extensibles".

Inquiétudes sur les engrais

L'Europe fait face à une "situation incroyable, inimaginable il y a quelques jours", a déclaré Jean-François Loiseau, président de l'interprofession céréalière française Intercéréales.
"L'Italie et l'Espagne ont environ un mois de maïs en stock, c'est rien", a-t-il souligné au Salon de l'agriculture à Paris.
Autre sujet d'inquiétude, pour l'établissement national français FranceAgriMer, au-delà de la hausse des coûts de l’énergie : l'approvisionnement en engrais, alors que la Russie "représente 24 % des exportations mondiales d'ammoniac" et "40 % des exportations mondiales de nitrate d'ammonium" - substances principales des engrais de synthèse.
Le potentiel défaut d'approvisionnement va peser sur la prochaine campagne de maïs en Amérique latine, notamment au Brésil, qui achète près de 60 % des volumes russes de nitrate d'ammonium, rapporte FranceAgriMer.
Pour les analystes, la volatilité restera de mise sur les marchés dans un contexte inédit, au diapason des évolutions de la crise russo-ukrainienne sur le terrain. "Il faut prendre avec la plus grande précaution les cotations affichées dans ce contexte, les cours évoluant de plusieurs pour cent en l'espace de quelques minutes", met en garde Agritel.

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