
© Franck André
Ancien officier de police judiciaire en section et brigades de recherches gendarmerie, Patrice Bouvet est aujourd’hui enquêteur et expert d’assurances en marchandises transportées à Montélimar. En lien avec les autorités de plusieurs pays étrangers, il se déplace beaucoup en Italie, en Europe centrale et orientale pour tenter de débusquer des malfaiteurs et de participer à la lutte contre les escroqueries et détournements de marchandises qui frappent les transporteurs et leurs clients. Invité récemment du Cabinet Ginet Assurances, il a donné aux professionnels quelques conseils utiles.
L’avènement d’internet a permis à de nombreux acteurs de se lancer sur le marché des bourses aux transports, portes d’entrée parfois de cuisantes escroqueries. «Il convient de bien distinguer les bourses de fret payantes à l’accès contrôlé, présentant un minimum de gage de sécurité, des bourses alternatives qui fleurissent sur le net et qui ne sont que de simples sites de mise en relation», observe Patrice Bouvet, qui traite une quinzaine de détournements par mois et dont les anecdotes vécues donnent froid dans le dos. Ce spécialiste est régulièrement missionné par de grandes compagnies d’assurances, des transporteurs et groupes connus et ses rapports sont directement utilisables devant les tribunaux. Parmi les nombreuses bourses, Patrice Bouvet a évoqué B2P Web, épargnée à ce jour par ce fléau. Il s’agit du résultat du regroupement de transporteurs routiers qui ont créé une alternative aux poids lourds du marché bien connus que sont Timocom et Teleroute. «Cette bourse aux conditions compétitives est majoritairement hexagonale».
L’avènement d’internet a permis à de nombreux acteurs de se lancer sur le marché des bourses aux transports, portes d’entrée parfois de cuisantes escroqueries. «Il convient de bien distinguer les bourses de fret payantes à l’accès contrôlé, présentant un minimum de gage de sécurité, des bourses alternatives qui fleurissent sur le net et qui ne sont que de simples sites de mise en relation», observe Patrice Bouvet, qui traite une quinzaine de détournements par mois et dont les anecdotes vécues donnent froid dans le dos. Ce spécialiste est régulièrement missionné par de grandes compagnies d’assurances, des transporteurs et groupes connus et ses rapports sont directement utilisables devant les tribunaux. Parmi les nombreuses bourses, Patrice Bouvet a évoqué B2P Web, épargnée à ce jour par ce fléau. Il s’agit du résultat du regroupement de transporteurs routiers qui ont créé une alternative aux poids lourds du marché bien connus que sont Timocom et Teleroute. «Cette bourse aux conditions compétitives est majoritairement hexagonale».
"Quelques renseignements vérifiés et recoupés peuvent être utiles avant la signature d’un contrat"
Quelques précautions élémentaires peuvent déjà réduire des risques. Il faut contrôler les documents de livraison et des personnes (original de la lettre de voiture du transporteur mandaté, identité du conducteur, certificat d’immatriculation, police ou attestation d’assurance…). En cas de contact d’un transporteur via un mobile, il faut comparer les données du transporteur avec celles enregistrées dans la bourse de fret et utiliser un poste fixe. Il faut contrôler la date de déchargement et sensibiliser le personnel à ce problème et exhorter particulièrement les conducteurs à la discrétion. Pour le chargement, le transporteur doit fournir son carnet de CMR. Entre eux d’ailleurs, les transporteurs sérieux et honnêtes devraient échanger plus largement les informations et, au niveau des fédérations représentatives des transporteurs, une information et un suivi devraient être mis en place. «Il ne faut jamais affréter un transporteur par l’intermédiaire d’une bourse de fret s’il a moins de six mois d’inscription sur cette bourse», insiste Patrice Bouvet, qui précise qu’il ne faut utiliser que des bourses aux transports dont l’accès est réservé aux professionnels dûment contrôlés et choisir une bourse qui n’utilise pas elle-même d’autres bourses de fret. Hormis les contrôles des licences de transports et des attestations d’assurances, il est recommandé de vérifier sur les pages jaunes du pays les coordonnées téléphoniques du transporteur et contrôler la validité du numéro de TVA intracommunautaire sur le site de l’Union européenne. En outre, le chargeur, pour gagner du temps ou quelques euros, ne doit pas s’adresser à n’importe qui, en toute hâte, le vendredi soir !
En cas de problème, il faut avertir très vite son assureur, déposer plainte en France et aussi dans le pays d’origine de l’escroquerie et donner un maximum d’informations.
Patrice Bouvet et les services étrangers avec lesquels il collabore depuis 1999 remarquent que la mafia des pays Baltes s’intéresse beaucoup aux pneumatiques, la mafia hongroise et la camorra détournent quant à elles de plus en plus de produits alimentaires (7 à 8 semi frigorifiques disparaîtraient chaque fin de semaine, sur les parkings et même sur les plateformes logistiques). Les délinquants jouent sur les problèmes de compétence territoriale et de la non-harmonisation des différents droits pénaux des pays d’Europe. La tâche est immense !