Haropa : régions et acteurs privés appellent à partager la gouvernance des ports


Faire de l’axe Seine un "corridor de l’hydrogène", développer la mise au gabarit du fleuve, créer la chatière au Havre : les régions Normandie et Ile-de-France cofinancent mais refusent de n’être "que des tiroirs-caisses".


© Sogestran
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Politiques et acteurs privés, industriels, maritimes et portuaires sont unanimes. À la veille de la création le 1er juin de Haropa, un établissement public unique géré par l’État. Ils réclament pour sa gouvernance une représentation plus forte des collectivités et des industriels qui font vivre les ports du Havre, Rouen, Paris. Ils étaient réunis à l’hôtel de région à Rouen le 23 avril à l’invitation d’Hervé Morin, président de la région Normandie et de Valérie Pécresse, présidente de l'Ile-de-France. "Nous souhaitons une place significative dans le conseil de surveillance", a résumé Hervé Morin. 

 

Un rééquilibrage dans les organes de décisions


La composition actuelle du conseil de surveillance prévoit cinq sièges pour les représentants de l’État, trois pour les représentants du personnel, quatre personnalités qualifiées, trois pour les trois agglomérations, et… un seul pour chaque région. Or, proteste Hervé Morin qui cite le modèle des ports du Nord comme Anvers qui "donnent une large place aux collectivités qui managent les ports", cela "ne reflète pas le niveau d’implication des régions qui ont en charge les mobilités et le développement économique. Rien ne se fait sans leur concours financiers". Pour Valérie Pécresse, "Haropa ne peut pas se contenter d’être un outil de centralisation à outrance avec des acteurs locaux réduits à tenir le rôle de tiroirs-caisses. La gouvernance doit renforcer la coordination entre les acteurs et préserver la lisibilité à tous les niveaux".

Des zones d'activité d'excellence

Près de 200 millions d’euros ont déjà été consacrés par les régions aux investissements d’Haropa sur les trois ports de l’axe Seine. "Sans le financement de la Normandie, la chatière du port du Havre ne se faisait pas", a martelé Hervé Morin. Et d’assurer que "120 millions supplémentaires pourraient être apportés dans les années à venir". Les ambitions autour de l’axe Seine sont "partagées". Ainsi, pour mettre en place des zones d’activité d’excellence, à l’instar des ports francs développés en Angleterre avec une fiscalité adaptée, et poursuivre la transition écologique et énergétique. Parmi les projets cités, le corridor hydrogène sur l’axe Seine, "d'échelle européenne" ou la mise au gabarit de la Seine amont entre Bray-sur-Seine et Nogent-sur-Seine.

De leur côté, les acteurs économiques n’ont de cesse de réclamer ce rééquilibrage dans les organes de décisions, car "participant aux investissements à la même hauteur que le public", a précisé Christian Boulocher président Seine Port Union qui regroupe les acteurs économiques portuaires de l’axe Seine. Pour Michel Segain président de l’Union maritime et portuaire de France (UMPF), le sujet de la gouvernance dépasse l’axe Seine et concerne les douze ports de France et d’Outre-Mer. 

Pour assurer la pérennité des projets, "nous avons besoin de vision, de coordonner nos efforts, de remettre autour de la table les acteurs, a lancé Olivier Clavaud, président de l’association Synerzip-LH qui regroupe les industriels de la zone portuaire, et directeur de l'usine havraise de Chevron Oronite. Faute de participer à la gouvernance, j’aurai le choix d’investir ailleurs avec des gens qui veulent faire bouger les choses, à Anvers, Rotterdam ou ailleurs. Là où on veut nous faire réussir vite". 

Natalie Castetz

Lundi 3 Mai 2021



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