Haropa retrouve la croissance en 2021

Au lendemain de leur fusion au sein d’un établissement unique, les trois ports du Havre, de Rouen et de Paris enregistrent une progression de 12 % du trafic maritime total à 84 millions de tonnes. Le conteneur connaît un rebond de 28 %, dépassant les 3 millions d’EVP.
Rassemblés dans un établissement unique depuis leur fusion au sein d’Haropa Port le 1er juin, les ports de l’axe Seine bouclent l’année 2021 avec des trafics en forte progression : + 12 % à 83,6 millions de tonnes pour le trafic maritime total, + 6 % à 38,9 millions de tonnes pour les vracs liquides et 28 % pour le conteneur, à 3,07 millions d’EVP : pour la première fois de son histoire, Haropa Port a dépassé le cap symbolique des 3 millions d’EVP, atteint en 2018. Seuls, les vracs solides ont baissé de 4 % à 13,8 millions de tonnes.

Bond du transbordement

Certes, les ports n’ont pas retrouvé l‘activité d’avant crises, sociale puis sanitaire de 2019 puis 2020, puisque le trafic maritime total s’élevait à 94,7 millions de tonnes à fin décembre 2018, contre 92,64 millions de tonnes en 2017, ou à près de 90 millions de tonnes en 2019. Mais, a commenté Daniel Havis, président du conseil de surveillance du nouvel établissement portuaire, "ces bons résultats obtenus pour cette première année de fusion valident la pertinence du modèle officialisé le 1er juin et la bonne taille critique d’Haropa Port, qui consolide sa place parmi les premiers ports européens".

Du côté des conteneurs, le trafic inland – pleins et vides – affiche une hausse de 15 % et l’activité transbordement a bondi de 79 % à 843.000 EVP. Le Havre a aussi profité de la congestion portuaire du range Nord Europe, en accueillant 90 escales supplémentaires non programmées de porte-conteneurs, en raison de la saturation d’Anvers et Rotterdam.

Autre progression, le vrac liquide. La hausse du trafic de pétrole brut, qui augmente de 16 %, à 15,4 millions de tonnes, tout en restant en-deçà des niveaux de 2018 s’explique par la hausse des imports (23 %) liée au redémarrage de la raffinerie Total de Gonfreville l’Orcher, à la suite de l’incendie de fin 2019, et malgré l’arrêt en mars 2021 de l’activité de raffinage à Grandpuits.

En 2021, le trafic fluvial en Île-de-France a lui aussi crû, de 4 %, à 22,5 millions de tonnes. Il est tiré par le conteneur qui progresse de 8 % à 152.500 EVP et les matériaux et gravats du BTP, de 8 % à 12,6 millions de tonnes, mais pénalisé par la baisse de 14 % des céréales. Les mauvais résultats viennent des vracs solides, et notamment du trafic des céréales qui a fléchi de 13 % à 7,6 millions de tonnes, après une année 2020 marquée par une campagne céréalière historique.

800 millions d’investissements attendus

En revanche, les importations d’agrégats progressent de 25,5 % à 2,5 millions de tonnes grâce aux chantiers du Grand Paris, des Jeux olympiques 2024 et du projet Eole. Le roulier se rapproche du niveau de 2019 à près de 300.000 véhicules traités au Havre. Enfin, les croisières, avec seulement 49 escales et 45.500 passagers et les ferries sont demeurés impactés par la crise sanitaire.

Les dirigeants d’Haropa affichent donc l’optimisme. La mise en place depuis la fusion des trois ports d’une "politique tarifaire adéquate et cohérente et des pratiques harmonisées, pour capter de nouvelles parts de marché" s’accompagne d’un programme d’investissement de 1,45 milliard prévu d’ici 2027. Stéphane Raison, directeur général, a rappelé "l'attractivité d’Haropa et la confiance des investisseurs, industriels et logistiques : 550 millions d’euros ont été investis en 2021, dont 197 millions publics et 353,5 privés, contre 246 millions en 2020.

En 2022, 550 millions d’euros d’investissements privés sont attendus et 256 millions d'euros d'investissements publics". En perspective, l'aménagement de foncier et de parcs logistiques ou le développement du terminal multivrac au Havre et du terminal de Radicatel à Rouen.

Les projets industriels sont nombreux, notamment pour accompagner la transition énergétique : capture de carbone, filière hydrogène, éolien offshore, électrification des quais maritimes et fluviaux, multimodalité. Au Havre, d’importants projets de croissance et de développement sont portés par l'opérateur de terminaux TIL.

La filiale portuaire de MSC, devenue en décembre l’actionnaire unique de TNMSC et TPO à Port 2000, vise à traiter la nouvelle génération des navires MSC d’une capacité de 24.000 EVP. Autant d’outils de conquête de nouvelles parts de marché pour Haropa, qui concentre aujourd’hui 6,7 % des trafics conteneurisés des ports du Range Nord.

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