Hervé Bonis (UMEP) : "À la reconquête de nos parts de marché"

La passation de pouvoirs s’est déroulée, au Havre, ce 24 septembre, devant une assemblée d’acteurs du monde portuaire et d’élus locaux. Après six ans de présidence de l'Union maritime et portuaire du Havre (Umep), qui représente 600 entreprises et 22.000 emplois directs, Michel Segain a passé le flambeau à Hervé Bonis. Le directeur général délégué de Seafrigo, acteur majeur de la logistique alimentaire sous température dirigée, avait été élu en juin, le mois de tous les changements : le 1er juin, était créé Haropa Port, né de la fusion des ports de l’axe Seine au sein d’un nouvel établissement portuaire unique.

Marge de progression importante

Pour Hervé Bonis, la priorité de l’Umep est claire : "Faire des affaires". Peu après l’annonce au Havre par le Premier ministre Jean Castex lors du Comité interministériel de la mer (Cimer) d’un plan d’investissements d’1,5 milliard d’euros sur six ans pour l’axe Seine, l’Umep vise deux objectifs : " La reconquête de nos parts de marché sur l’hinterland francilien ainsi que la consolidation des activités industrielles dans les zones portuaires, tournées notamment vers les énergies nouvelles".

Mais le plus urgent, a rappelé Hervé Bonis, en toile de fond de la pandémie et du dérèglement mondial du trafic maritime, est de "faire le maximum pour ne pas connaître les problèmes de saturation de terminaux que connaissent les ports du Range Nord". Car ils sont "une formidable opportunité à condition de pouvoir accepter davantage de volumes, et nous avons au Havre un potentiel extraordinaire et une marge de progression importante".

Pour cela, la commission "Fluidité" qui regroupe les collèges Marchandise, Maritime et Manutention se réunit avec les opérateurs de transports fluviaux et ferroviaires, Le Havre Terminal Exploitation (LHTE) qui exploite le terminal multimodal du Havre et bientôt les transporteurs routiers. L'objectif est de "mettre en œuvre des solutions alternatives : extension des horaires d’ouverture des terminaux portuaires, extension des surfaces de stockage des conteneurs vides et recours accru aux modes de transfert massifiés que sont le ferroviaire et le fluvial".

Réflexions pour évacuer les conteneurs

Les solutions ne sont pas si simples : pour améliorer l’évacuation des conteneurs, l’extension des horaires d’ouverture de terminaux portuaires le samedi matin a été testée, mais "le nombre d'opérations ne s’est pas avéré concluant", concède Hervé Bonis, faute d’ouverture de toute la chaîne logistique. Il est alors envisagé d'augmenter la plage horaire… Une réflexion se porte aussi sur l’augmentation des cadences des navettes ferroviaires entre Port 2000 et le terminal multimodal.

Les défis à relever sont nombreux. Mais "créer l’environnement propice à l'attractivité et au passage optimisé et sécurisé de la marchandise au Havre est notre raison d'être", a rappelé le nouveau président. Et de souligner que "l'Umep n’est pas un lieu de crispation mais de concertation et de recherche de l’intérêt collectif". Il s’agit donc de "consolider les relations entre les différentes familles membres de l’Umep, les différents collèges en veillant à ne pas les mettre en opposition, dans un travail collectif, avec les autres unions maritimes et portuaires, les collectivités territoriales et l’État, pour promouvoir et développer l’activité de l’axe Seine".

Quant à la bataille menée par son prédécesseur pour une meilleure représentativité des acteurs privés dans les conseils décisionnaires d'Haropa, Hervé Bonis rappelle que les professionnels sont maintenant présents dans les conseils de développement territorial : "Les dossiers sont arbitrés, la feuille de route est claire, concentrons-nous sur le développement des trafics".