
Le quai est réalisé "avec un financement du groupe Bolloré à hauteur de 47 millions d'euros, soit environ 447 milliards de francs guinéens. L'infrastructure qui a créé plus de 150 emplois, sera dotée de deux portiques afin de permettre au Port autonome de Conakry d’être plus compétitif". Bolloré "compte investir 500 millions d'euros pendant la durée de la concession", a affirmé, lors de l'inauguration Ange Mancini, représentant du groupe Bolloré qui avait remporté le en avril 2011 le marché, pour l'exploitation du port de Conakry, pour vingt-cinq ans. Les travaux d'extension du nouvel ouvrage portuaire, après de premiers réalisés par le groupe de BTP Sogea-Satom, ont été réalisés par la société China Harbour Engineering (CHEC), a indiqué la présidence guinéenne.
"Le port de Conakry, un hub vers l’Amérique latine"
Selon une source proche de Bolloré, la société chinoise s'est vu confier ces travaux à la suite d'un appel d'offres lancé par le groupe français. Le président Condé, élu en novembre 2010, avait résilié le 8 mars 2011, par décret, la convention de concession du terminal octroyée en 2008 pour vingt-cinq ans à Getma, filiale de l'armateur français NCT Necotrans, pour la confier au groupe Bolloré, déclenchant une bataille judiciaire entre les deux rivaux. Le litige s'était réglé devant le tribunal de commerce de Nanterre, qui avait condamné en octobre 2013 Bolloré à verser plus de 2 millions d'euros à NCT Neotrans, au titre des investissements réalisés ayant "bénéficié au nouveau concessionnaire", mais débouté le demandeur de ses assignations en "concurrence déloyale" et complicité de violation par l’État de ses engagements contractuels". Le tribunal avait considéré qu'"il n'a pas été démontré que les sociétés du groupe Bolloré sont à l'origine de la décision de résiliation".
Le port de Conakry, seul Port autonome de Guinée, est vital à l'économie du pays. Près de 4 millions de tonnes de marchandises y transitent chaque année, des hydrocarbures aux biens de première nécessité.
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Magnat de l'industrie, Vincent Bolloré a fait en quelques décennies de la papeterie familiale en perdition un empire qui va des médias à la logistique. Né le 1er avril 1952 dans une famille d'industriels bretons, il débute sa carrière dans la finance après des études de droit, avant de se lancer avec succès dans l'industrie. Fondé de pouvoir à la Banque de l'Union européenne (BUE) tout en poursuivant des études de droit (il obtiendra un doctorat), Vincent Bolloré devient à 23 ans, directeur-adjoint de la Compagnie financière d'Edmond de Rothschild, alliée de la famille. Alors qu'il est déjà bien établi dans la banque, le jeune homme décide de reprendre, avec son frère Michel-Yves, l'entreprise familiale spécialisée dans le papier bible et son papier à rouler OCB, alors qu'elle était au bord du dépôt de bilan. Au prix d'une baisse des salaires de 30 % et d'un recentrage sur les sachets à thé et les papiers métallisés ultra-fins utilisés dans l'industrie des condensateurs, Vincent Bolloré redresse l'entreprise, devenue Bolloré Technologies, qui devient cinq ans plus tard numéro un mondial du secteur. Mais la stratégie de diversification n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Le groupe trébuche en 1992 avec l'achat de l'armement Delmas-Vieljeux, trop cher payé au moment où la conjoncture se retourne dans le transport maritime. Qu'importe, Vincent Bolloré assainit la situation financière, renoue avec les bénéfices et les coups financiers, ce qui lui vaut les surnoms de "petit prince du cash-flow" ou d'"il Scalatore" (le raider), souvenir d'une intrusion dans la banque italienne Mediobanca en 2001, dont il est toujours actionnaire. À partir des années 2000, il se lance dans les médias avec succès. Il part à l'abordage des publicitaires français Havas et britannique Aegis. Avec des destins opposés : s'il se renforce désormais chez le premier, il a tiré un trait sur son aventure avec le second. Son empire s'étend aussi à la presse gratuite ("Direct Matin"). En 2012, il devient le premier actionnaire du géant Vivendi, lors de la revente à Canal+ de ses chaînes de télévision D8 et D17. Son arrivée en juin à la tête du Conseil de surveillance de l'ancienne Générale des eaux n'a pas pour autant été exempte de frictions avec celui qu'il a remplacé, Jean-René Fourtou, à propos de la gouvernance du groupe. Un accord a finalement été trouvé en novembre 2013, avec la nomination de Vincent Bolloré à la présidence de la partie médias et contenus du groupe, symbole d'une nouvelle stratégie marquée par la sortie des télécoms comme cela a été le cas cette année avec SFR et GVT. Soucieux d'assurer la pérennité du groupe familial, il a placé plusieurs de ses quatre enfants à des postes-clés : après avoir été la tête du pôle médias de Vivendi, Yannick, 34 ans, est président de Havas depuis août 2013 et Cyril préside les activités logistiques de Vivendi. Son dernier succès est visible à chaque coin de rue à Paris : les voitures électriques Autolib' poursuivent leur expansion dans plusieurs agglomération européennes et même à Indianapolis. Vincent Bolloré est toujours disponible pour vanter les avantages de cette technologie qu'il a même introduite en Bourse. Il se montre en revanche plus discret sur les activités du groupe en Afrique, où il possède des plantations d'hévéas, est le n° 1 de la logistique et contrôle des ports comme Abidjan (Côte d'Ivoire), Conakry (Guinée) ou Misrata (Libye).