Inflation et perte de revenus pétroliers au Soudan

Confronté à la perte des trois quarts de ses revenus pétroliers depuis la sécession du Soudan du Sud en juillet 2011, le Soudan s'enfonce dans une crise économique majeure qui touche directement les plus pauvres à cause de la flambée des prix des produits alimentaires.
L'économie soudanaise se retrouve exsangue suite à l'inflation et la perte de revenus pétroliers. Pour tenter de juguler le problème, le président, Omar el-Béchir, a annoncé lundi 18 juin une série de mesures d'austérité, qui risquent de provoquer un mouvement de mécontentement. Dans son dernier rapport publié fin mai, le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué que le Soudan faisait face à des défis économiques "redoutables". Les rébellions dans les régions frontalières du Sud et surtout les combats d'avril à Heglig, principal champ pétrolier du pays, ont encore aggravé ces difficultés. L'inflation a atteint officiellement 28 % en avril et 30 % en mai, mais certains économistes pensent que le vrai chiffre est en fait supérieur à 40 %.

Un État en banqueroute

Face aux difficultés économiques, le président Béchir a annoncé lundi avoir "décidé d'augmenter les impôts et de supprimer 100 postes au gouvernement fédéral et 200 dans les gouvernements locaux". "Et nous allons supprimer les subventions aux carburants progressivement", a-t-il ajouté, précisant que le gouvernement essayait via ces mesures "de combler le fossé entre les recettes et les dépenses". Des économistes et certains membres du Parti du congrès populaire au pouvoir ont mis en garde contre le coût social et politique d'une suppression des subventions aux carburants. "De toute évidence, cela pèsera surtout sur les bas revenus et les pauvres", a souligné Mohammed el-Jak, professeur d'économie à l'Université de Khartoum. Le président Béchir a lui-même reconnu que cette mesure affecterait "particulièrement les pauvres", mais il a souligné qu'elle était nécessaire. Même le ministre des Finances, s'exprimant devant le Parlement la semaine dernière, a admis qu'il s'agissait de la décision d'un "État en banqueroute". Safwat Fanous, professeur de politique à l'Université de Khartoum, souligne que les problèmes financiers rencontrés par le gouvernement viennent de son incapacité à diversifier son économie, totalement dépendante des revenus pétroliers depuis dix ans.

Industrie

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15