Inquiétudes pour le transmanche à Dieppe

Dieppe ne devrait pas cette année être le bon élève des ports secondaires. Fin août, son trafic général affichait un retard de 7 % sur ses marques de 2013, la faute aux trafics générés par l’un de ses points forts habituels, l’usine Saipol. Et les inquiétudes pour le transmanche se précisent.
Quatre ans de retard dans la livraison du port à sec et crise récurrente de la pêche, ces deux pans de la «ville aux quatre ports» ne font pas oublier les deux autres. Et en premier lieu, les menaces qui planent sur la route transmanche entre Dieppe et Newhaven. Fin juin, les élus locaux avaient poussé un «ouf» de soulagement quand le Conseil général de Seine-Maritime avait annoncé qu’il pourrait prolonger d’une année la délégation de service public (DSP) accordée à DFDS Seaways France. Cet accord initialement conclu avec LD Lines devait expirer au 31 décembre prochain. Mais le 15 septembre dernier, en réaction au départ annoncé de la compagnie danoise de la ligne entre Le Havre et Portsmouth, Nicolas Rouly, président du Département, recadrait les enjeux : «Concernant Le Havre, il s’agit du choix d’un opérateur privé. Pour ce qui est de la DSP, aucune prolongation n’est actée. Nous poursuivons les discussions avec DFDS. L’un des éléments des négociations touche aux investissements nécessaires pour mettre un ou deux de nos ferries en conformité avec les exigences de l’annexe VI de la convention Marpol liés aux rejets de soufre». Et l’élu de rappeler l’obligation à ses yeux, à la lumière des études successives confiées à Ernst & Young, de dégager un «nouveau modèle économique» pour la ligne. En clair, ne plus faire supporter à la seule collectivité publique une aide annuelle de l’ordre de 20 millions d’euros, même si le choix politique de supprimer cette liaison historique est très compliqué à prendre. Rappelons que, depuis 2006, le Conseil général est propriétaire de deux navires construits en Espagne, les «Seven Sisters» et «Côte d’Albâtre» et que LD Lines, titulaire de la DSP pour Dieppe-Newhaven jusqu’en mars 2012 avait décidé de n’utiliser qu’un navire pour deux rotations quotidiennes. Ce qui laissait à quai le second, sauf affrètements ponctuels, comme c’est le cas actuellement du «Seven Sisters» au Havre.

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Dans ce contexte, DFDS tire honorablement son épingle du jeu à Dieppe. Après huit mois, le trafic des passagers progresse légèrement à 206.400 personnes embarquées alors que le trafic fret se contracte de 4,6 % à 817.000 tonnes. Pour autant, dans le même temps, le trafic global du port est en retrait de 7 points sur l’an dernier à 1,17 million de tonnes. En cause les flux générés par l’usine Saipol qui l’an dernier étaient plutôt en forme. «Les approvisionnements en matières premières sont français et donc routiers», regrette-t-on au syndicat mixte du port. Résultats : aucune entrée de grains, des exportations de tourteaux en baisse de 40 %, à 32.668 tonnes, et des sorties d’huiles en chute libre de 62 %, à un peu plus de 16.000 tonnes.

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