L'A350 reçoit son sésame

Après 2.600 heures de vol d'essais, l'A350-900 a reçu mardi 30 septembre le feu vert des autorités européennes pour entrer en service à la fin de l'année, chez Qatar Airways. Le nouveau long-courrier d'Airbus rivalisera avec les Boeing 777 et 787. L'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) a annoncé avoir accordé sa certification au dernier-né de l'avionneur européen qui "a démontré que l'appareil répondait aux exigences de sécurité et d'environnement définies par l'AESA pour l'Union européenne". Équipé des moteurs Trent XWB de Rolls-Royce et capable de transporter 315 passagers sur une distance de 14.500 km, l'avion est stratégique pour le constructeur, engagé dans une course avec son rival Boeing pour la domination du marché lucratif des avions long-courriers. "Aujourd'hui est un jour important pour le programme A350. L'A350 est certifié, ce qui ouvre la voie aux premières livraisons qui interviendront avant la fin de l'année", a déclaré Didier Evrard, directeur du programme A350, n'excluant pas de livrer plus qu'un seul exemplaire d'ici fin décembre. Il a en outre précisé que l'A350-900 recevrait le feu vert des autorités américaines "courant octobre". Le constructeur a investi 10 à 12 milliards d'euros dans ce programme stratégique. "L'A350 XWB affiche de nombreuses technologies innovantes inédites qui font toute la différence en termes de confort passagers et de rentabilité pour les compagnies", a estimé Fabrice Brégier, PDG d'Airbus.
Ce nouveau gros porteur est en effet le premier modèle de l'avionneur européen majoritairement fabriqué en matériaux composites à base de fibres de carbone. Il est proposé en deux versions : l'A350-900 - celle certifiée mardi 30 septembre - et l'A350-1000, version allongée avec 369 sièges, qui doit entrer en service mi-2017. Le groupe prévoyait initialement une version plus petite l'A350-800 (276 sièges), avec une entrée en service mi-2016. Mais cet appareil est sur le point d'être abandonné au profit de l'A330 Neo, version remotorisée de l'A330, attendu en 2017. Le directeur de l'AESA, Patrick Ky, a souligné la maturité dans le développement de l'appareil, Airbus ayant bénéficié de l'expérience de développement de ses précédents programmes notamment l'A380 qui, lui, avait accusé des années de retards et des surcoûts substantiels.

Déjà 750 commandes nettes

"Airbus et l'AESA ont pu établir des méthodes de travail pragmatiques qui ont fait la preuve de leur efficacité pour la certification", a-t-il commenté. L'avionneur européen avait annoncé mi-août que l'A350 avait achevé son "route proving", tour du monde en vingt jours destiné à tester l'avion en conditions d'exploitation réelle, au cours duquel l'avion a parcouru 151.300 km, volé durant 180 heures, et fait escale dans quatorze aéroports. "Avec plus de 2.600 heures de vol au total, nous avons développé et réalisé avec succès un des programmes d'essais les plus rigoureux et efficaces jamais élaborés pour un avion civil", a ajouté Fabrice Brégier, qui se félicite du respect des coûts et délais annoncés aux compagnies clientes. Avec 750 commandes nettes, l'A350 est déjà un succès commercial - notamment au Japon avec une commande de 31 exemplaires par Jal -, qui a incité Boeing à lancer le 777-X, version remotorisée de son gros porteur star. L'annonce de la certification "intervient alors que Delta Airlines a annoncé le 24 septembre avoir sélectionné le B787-9 et l'A350-900 pour le remplacement d'un nombre de gros porteurs estimé à 50", a commenté Christophe Ménard, expert aéronautique chez Kepler Cheuvreux. L'A350 vient en outre enrichir la gamme long-courriers d'Airbus, qui comprenait déjà un autre biréacteur l'A330 et le super Jumbo A380, le plus gros avion de ligne du monde capable de transporter plus de 600 passagers. Fabrice Brégier estime que "le potentiel de l'A350 est de 2.500 avions". Pour autant, Didier Evrard a souligné "le long parcours" qui attendait encore Airbus. "L'enjeu désormais pour le programme A350 est de commencer les premières livraisons avec Qatar Airways, de livrer les opérateurs successifs et de monter en cadence de production", a-t-il résumé. Il a rappelé que le groupe visait une production de 10 appareils par mois à l'horizon 2018. Le dirigeant a toutefois assuré que ce programme serait rentable alors que l'A380 atteindra l'équilibre financier en 2015, soit huit ans après son entrée en service. S'agissant enfin de l'A350-1000, Airbus vise des essais en vol dans la seconde moitié de 2016.

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