L'A89, première autoroute transversale de France

La dernière portion de l'A89, première autoroute transversale de France qui relie Bordeaux à Lyon en 5 h 15, est inaugurée samedi 19 janvier. Mais la société concessionnaire Autoroutes du Sud de la France (ASF), du groupe Vinci, n'a pas pu aller plus loin que La Tour de Salvagny, à 17 kilomètres de Lyon.
La portion Balbigny (Loire)-La Tour de Salvagny (Rhône) de l'autoroute A89 sera ouverte au public dès lundi 21 janvier à 8 heures. Le réseau ASF, devenu propriété de Vinci en 2006, s'était vu confier la concession de l'A89 par l’État dès 1992. Longue de 500 kilomètres environ, l'A89 permet de relier Bordeaux à Lyon en 5 h 15, soit une heure de moins que par le TGV, pour 46 euros de péage. Elle était empruntée par 300.000 véhicules par jour en 2011 entre Bordeaux et Saint-Germain Laval, près de Balbigny (Loire).

L'A89 laisse Lyon sur sa faim

"Cette autoroute est une bonne et une mauvaise nouvelle", a commenté Gérard Collomb, maire de Lyon. L'élu se félicite du rapprochement avec Clermont-Ferrand et Roanne, avec lesquelles sa ville développe des liens importants. "Sauf que l'arrivée dans l'agglomération lyonnaise, malgré nos alarmes répétées, n'a toujours pas été pensée et réalisée", déplore-t-il. L'autoroute débouchera en effet à La Tour de Salvagny (à 17 kilomètres au nord-ouest du centre de Lyon), obligeant ses clients à emprunter une route nationale puis une départementale, avant de pouvoir rejoindre l'A6. Avec d'autres élus du Grand Lyon, le maire propose une autre solution, plus au nord de l'agglomération, qui contournerait plus largement la métropole et éviterait ainsi de l'embouteiller davantage. "C'est une solution qui pourrait être financée par les sociétés d'autoroute en échange d'un allongement de leur concession, donc ça ne coûterait rien à l’État", ajoute-t-il. "Je demande à Monsieur Cuvillier (ministre délégué aux Transports), alors que tous les autres ministres n'ont jamais voulu y faire écho, d'étudier les solutions qu'on propose".

"L'autoroute des territoires"

Le consensus semble en revanche régner sur le principe même de l'autoroute, qui doit "désenclaver" le centre du pays. L'"autoroute des territoires, qui ne passe pas par Paris", dont les travaux ont été entamés en 1996, doit être "un levier de croissance", selon Vinci. À Roanne, 40.000 habitants environ, "ça fait trente ans qu'on l'attendait", affirme la maire, Laure Déroche. "Qu'une ville moyenne comme la nôtre soit desservie par l'autoroute, ça nous fait changer d'ère, et nous repositionne sur un grand axe européen comme porte d'entrée de l'ouest lyonnais et de la région Rhône-Alpes".
Vinci insiste sur le financement particulier des travaux du dernier tronçon, dont le coût a été adossé aux recettes de l'ensemble du réseau ASF. La dernière portion, de 53 kilomètres en 2x2 voies, a représenté un investissement de 1,5 milliard d'euros, près d'un tiers du coût de l'ensemble de l'A89. Elle a nécessité la construction de huit viaducs et trois tunnels. Vinci présente aussi cette autoroute comme "exemplaire au niveau de l'environnement". Raymond Faure, président de la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna), concède que "c'est une première dans l'histoire des autoroutes de prendre des mesures compensatoires pour l'environnement, mais ce n'était pas difficile car on partait de zéro". "Vinci a répondu d'une façon correcte à nos demandes", a déclaré le président de la Frapna. "Nous sommes contre les autoroutes, mais à partir du moment où nous avons perdu ce combat d'empêcher sa construction, autant sauver les meubles et tenter d'éviter un carnage de la faune sauvage", a expliqué Raymond Faure qui se félicite de l'aménagement "de passages à chauve-souris", "une première".

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