
© GPMH
Le choix géographique de la Haute-Normandie ne doit rien au hasard : "La logistique représente ici 70.000 salariés, soit deux fois plus que la moyenne nationale, faisant de notre région la première de France en termes d’emplois dans cette filière", a précisé Pierre Ory, sous-préfet de Seine-Maritime lors de l’ouverture du congrès de l'Aslog. Pour Édouard Philippe, député-maire du Havre, l’enjeu est de taille notamment pour une ville portuaire qui, chaque année, voit passer 2,5 millions de conteneurs : "Nous vivons dans une économie de flux qui représente la plus grande évolution de notre époque, peut-être plus importante que le numérique. Dans ce contexte, ne réduisons pas la logistique à une simple question de transport. En ce domaine, les recherches sont en effet considérables, de nombreuses techniques sont à inventer et des produits à définir".
"La Haute-Normandie, première région d’emplois logistiques"
L’expérience le prouve : l’industrie et la croissance passent là où sont les flux. Pour preuve, l’implantation de deux grands consortiums français qui s’apprêtent à construire trois usines dédiées à l’éolien offshore, créant ainsi 2.000 emplois directs : "Pourquoi le choix du Havre ? Parce que la place logistique havraise représente, aux yeux d’Alstom et Areva, la meilleure réponse aux besoins de développement de la filière éolienne", observe M. Philippe, qui voit la logistique comme "un flux sanguin permettant aux productions de se développer".
"Construire des territoires d’exception"
Le thème retenu portant sur la logistique et le territoire, Walter Schoch, président de Logistique Seine Normandie (LSN) coorganisateur du congrès, a tenu dès l’ouverture des débats à regretter l’absence d’annonce gouvernementale sur le sujet de l’axe Seine lors du récent colloque parisien le 22 novembre dernier : "Si la France veut gagner des parts de marché, il faut faire de ce territoire une terre d’excellence, d’exception et d’expérimentation sur le plan logistique". Que vaut en effet notre performance logistique ? "Selon l’indicateur de performance logistique (IPL) établi par la Banque mondiale, l’Allemagne se place en tête des pays industrialisés tandis que la France n’occupe que le 17e rang", regrette Frédéric Hendrick. L’objet de l’Aslog, dont il assure la présidence, est précisément de contribuer à inverser la tendance : "L’Aslog dispose d’un fonds intellectuel unique, au service de notre pays et de nos entreprises pour les aider à augmenter les performances logistiques". Le congrès aura ainsi permis à 500 professionnels de participer à des tables rondes, à des conférences thématiques mais également à des visites d’entreprises et de plates-formes logistiques innovantes basées au Havre.