L’ENSM dans le collimateur de la Cour des comptes

La Cour des comptes épingle la conduite par l’État de la réforme et la gestion de l’École nationale supérieure maritime (ENSM), dans son rapport annuel publié le 7 février. Et préconise le regroupement des sites sur Le Havre et Marseille.
Le rapport est sévère. À lire les 43 pages publiées par les magistrats de la rue Cambon, la situation est dite "alarmante" : "un avenir à clarifier", "une réforme mal conduite, un processus inachevé", "une crise de la gouvernance qui se double d’une crise financière", "des problèmes de recrutement des enseignants maritimes"... Sept ans après la création de l'École nationale supérieure maritime (ENSM), qui accueille aujourd’hui environ 1.200 élèves sur quatre sites (Marseille, Le Havre, Nantes et Saint-Malo), le bilan est sévère. Autant pour l’État que pour l’école elle-même.
L’ENSM a été créée fin 2010, regroupant au sein d’une même entité les quatre écoles historiques, ex-hydro, dans le cadre de la réforme de l’enseignement maritime supérieur qui vise notamment à inscrire la formation des officiers de la marine marchande dans le cursus d’une école d’ingénieurs. L’école a souffert dès le départ, selon la Cour des comptes, d’"orientations stratégiques tardives" et de la "dispersion des services". La réforme a été "mal préparée et précipitée", avec "peu d’accompagnement de la tutelle dans les premiers mois d’existence de l’établissement". Enfin, le sujet qui fâche, sans surprise, est celui de "l’absence de choix relatif aux implantations".

Mise en concurrence entre les villes

Chacune des collectivités locales se battant pour conserver ses formations, "les orientations politiques et déclarations ont été erratiques jusqu’à la confirmation du maintien des implantations des quatre ENMM par le ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche en novembre 2012". Résultat, dénonce la Cour des comptes, une "situation coûteuse" en termes de masse salariale et équipements pédagogiques, et une mise en concurrence entre les villes, même si des spécialisations ont été mises en place sur chaque site. Cette situation a été "aggravée par la construction d’un nouveau bâtiment au Havre". Édouard Philippe, alors député-maire du Havre, avait défendu le maintien de la formation au Havre, menacée par le transfert à Marseille. Un établissement flambant neuf avait été construit en 2015, à près de 30 millions d'euros financés par les collectivités locales et l’État. Pouvant accueillir quelque 1.000 étudiants, le site inauguré par François Hollande en octobre 2015 et devenu le siège social s’est avéré, depuis, surdimensionné.

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