
Coface chiffre à 59,9 millions d'euros par an le montant des recettes que pourrait lui retirer l'État © Sérau
L'État envisage de retirer à la Coface la gestion des garanties publiques à l'export. "L'intérêt serait de regrouper au sein d'un même acteur public l'ensemble des mesures de soutien financier aux entreprises", un transfert qui ne serait "pas contre Coface" mais "un parachèvement de la création de Bpifrance", a indiqué l'entourage du ministre des Finances, Michel Sapin, précisant que la décision n'était pas encore prise.
Fin d'une mission historique
"Nous allons entamer des discussions pour étudier les avantages et inconvénients en termes de coûts pour l'État de ce transfert, l'intérêt étant de trouver le schéma le plus efficace possible", explique Bercy, qui souhaite arrêter un schéma d'ici fin 2015, pour une mise en œuvre rapide.
Pour Coface, filiale du groupe bancaire BPCE cotée en Bourse depuis fin juin, ce transfert signifierait la fin d'une mission historique, celle pour laquelle elle avait été créée par l'État en 1946 sous le nom de Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur. Privatisé en 1994, le groupe a continué à garantir des contrats d'exportation pour le compte de l'État, selon des termes fixés par le Code des assurances, en sus de ses activités d'assureur-crédit privées. Aujourd'hui, si cette activité publique ne représente qu'environ 4 % de son chiffre d'affaires, soit 59,9 millions d'euros pour 2014, l'assureur ne compte pas la laisser filer, estimant que son transfert reviendrait "à remettre en cause de nombreuses synergies". Il prévient qu'il "va engager avec l'État des discussions qui porteront sur la pertinence d'un tel choix" et sur "l'ensemble des conséquences juridiques, sociales, financières et opérationnelles de cette orientation".
"Ce modèle permet à la fois à l'État et à l'assureur-crédit de tirer un bénéfice commun du partage des compétences, des investissements et des coûts mutualisables entre les deux branches de l’activité", explique un porte-parole. Le groupe se prévaut du fort taux de satisfaction auprès des 12.000 exportateurs qui bénéficient de ses services et souligne que ce modèle de garanties publiques gérées par un groupe privé est adopté par la grande majorité des pays européens exportateurs (Allemagne, Pays-Bas, Espagne, Belgique et Portugal). À la Bourse de Paris, cette annonce a fait plonger le titre qui a fini en baisse de plus de 6 %, à 10,63 euros, dans un marché en hausse (0,65 %).
Évaluation des risques-pays
Les garanties publiques gérées par Coface couvrent cinq types de produits : l'assurance-crédit, l'assurance sur les changes, l'assurance prospection, la garantie des cautions et préfinancements et l'assurance des investissements à l'étranger. Concrètement, Coface évalue le risque de chaque pays et gère les contrats d'assurances mais c'est l'Etat qui porte les risques financiers. L'éventuel transfert du dispositif s'inscrit plus largement dans le renforcement et la modernisation du dispositif de soutien public aux exportations des entreprises françaises engagé en 2012. Parmi les outils de financement d'exportations déjà revus, les ministères citent les garanties pour le secteur aéronautique, les garanties de cautions à destination du secteur naval ou l'amélioration de l'accès des PME aux instruments de soutien à l'export.
Début février, le chef de l'État, François Hollande, avait notamment annoncé la création cette année d'une banque de l'exportation visant à faciliter le refinancement des grands contrats internationaux, dépassant 100 à 200 millions d'euros. Il avait alors indiqué que les garanties apportées par la Coface, qui avaient grimpé de 800 millions d'euros en 2013 à 2 milliards d'euros en 2014, étaient amenées à augmenter de nouveau en 2015. Parallèlement, l'export est une des missions prioritaires de Bpifrance, qui assure déjà certaines activités de financement à l'exportation et avait intégré en 2013 une vingtaine d'employés de Coface à cette fin. Si le transfert avait lieu, cette mission verrait ses moyens nettement renforcés, avec l'intégration d'environ 300 collaborateurs venant de Coface.
Fin d'une mission historique
"Nous allons entamer des discussions pour étudier les avantages et inconvénients en termes de coûts pour l'État de ce transfert, l'intérêt étant de trouver le schéma le plus efficace possible", explique Bercy, qui souhaite arrêter un schéma d'ici fin 2015, pour une mise en œuvre rapide.
Pour Coface, filiale du groupe bancaire BPCE cotée en Bourse depuis fin juin, ce transfert signifierait la fin d'une mission historique, celle pour laquelle elle avait été créée par l'État en 1946 sous le nom de Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur. Privatisé en 1994, le groupe a continué à garantir des contrats d'exportation pour le compte de l'État, selon des termes fixés par le Code des assurances, en sus de ses activités d'assureur-crédit privées. Aujourd'hui, si cette activité publique ne représente qu'environ 4 % de son chiffre d'affaires, soit 59,9 millions d'euros pour 2014, l'assureur ne compte pas la laisser filer, estimant que son transfert reviendrait "à remettre en cause de nombreuses synergies". Il prévient qu'il "va engager avec l'État des discussions qui porteront sur la pertinence d'un tel choix" et sur "l'ensemble des conséquences juridiques, sociales, financières et opérationnelles de cette orientation".
"Ce modèle permet à la fois à l'État et à l'assureur-crédit de tirer un bénéfice commun du partage des compétences, des investissements et des coûts mutualisables entre les deux branches de l’activité", explique un porte-parole. Le groupe se prévaut du fort taux de satisfaction auprès des 12.000 exportateurs qui bénéficient de ses services et souligne que ce modèle de garanties publiques gérées par un groupe privé est adopté par la grande majorité des pays européens exportateurs (Allemagne, Pays-Bas, Espagne, Belgique et Portugal). À la Bourse de Paris, cette annonce a fait plonger le titre qui a fini en baisse de plus de 6 %, à 10,63 euros, dans un marché en hausse (0,65 %).
Évaluation des risques-pays
Les garanties publiques gérées par Coface couvrent cinq types de produits : l'assurance-crédit, l'assurance sur les changes, l'assurance prospection, la garantie des cautions et préfinancements et l'assurance des investissements à l'étranger. Concrètement, Coface évalue le risque de chaque pays et gère les contrats d'assurances mais c'est l'Etat qui porte les risques financiers. L'éventuel transfert du dispositif s'inscrit plus largement dans le renforcement et la modernisation du dispositif de soutien public aux exportations des entreprises françaises engagé en 2012. Parmi les outils de financement d'exportations déjà revus, les ministères citent les garanties pour le secteur aéronautique, les garanties de cautions à destination du secteur naval ou l'amélioration de l'accès des PME aux instruments de soutien à l'export.
Début février, le chef de l'État, François Hollande, avait notamment annoncé la création cette année d'une banque de l'exportation visant à faciliter le refinancement des grands contrats internationaux, dépassant 100 à 200 millions d'euros. Il avait alors indiqué que les garanties apportées par la Coface, qui avaient grimpé de 800 millions d'euros en 2013 à 2 milliards d'euros en 2014, étaient amenées à augmenter de nouveau en 2015. Parallèlement, l'export est une des missions prioritaires de Bpifrance, qui assure déjà certaines activités de financement à l'exportation et avait intégré en 2013 une vingtaine d'employés de Coface à cette fin. Si le transfert avait lieu, cette mission verrait ses moyens nettement renforcés, avec l'intégration d'environ 300 collaborateurs venant de Coface.