
© Caroline Garcia
Les bénéfices des compagnies aériennes vont lourdement chuter cette année, à 3 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros), a annoncé l'Association internationale des transports aériens (Iata). Un résultat en baisse de 62 %, plombé par les pertes des compagnies européennes.
Si elle a ainsi confirmé son estimation annoncée en mars pour le secteur mondial, l'Iata, qui regroupe 240 compagnies aériennes et 84 % du trafic mondial, a en revanche presque doublé son estimation des pertes attendues pour les compagnies européennes, à 1,1 milliard de dollars (880 millions d'euros) contre 600 millions de dollars initialement.
Cette deuxième année de déclin, après des bénéfices de 7,9 milliards l'an dernier et de 15,8 milliards de dollars en 2010, est largement imputable à la crise des dettes souveraines en Europe et aux prix élevés du pétrole, a expliqué le directeur général de l'Iata, Tony Tyler, à l'ouverture de l'assemblée générale annuelle de l'association à Pékin.
Si elle a ainsi confirmé son estimation annoncée en mars pour le secteur mondial, l'Iata, qui regroupe 240 compagnies aériennes et 84 % du trafic mondial, a en revanche presque doublé son estimation des pertes attendues pour les compagnies européennes, à 1,1 milliard de dollars (880 millions d'euros) contre 600 millions de dollars initialement.
Cette deuxième année de déclin, après des bénéfices de 7,9 milliards l'an dernier et de 15,8 milliards de dollars en 2010, est largement imputable à la crise des dettes souveraines en Europe et aux prix élevés du pétrole, a expliqué le directeur général de l'Iata, Tony Tyler, à l'ouverture de l'assemblée générale annuelle de l'association à Pékin.
"Le risque d'un effondrement est bien réel"
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"La profitabilité mondiale est anémique", a dit ce dernier, évoquant "une nouvelle année difficile" devant quelque 650 délégués des compagnies membres de la fédération, des représentants des constructeurs d'avions, des motoristes, ainsi que des sociétés de service du secteur. Ces bénéfices, sur un chiffre d'affaires total estimé à 631 milliards de dollars, correspondent à une marge de seulement 0,5 %, après 1,3 % l'an dernier et 2,9 % en 2010.
"Bien que les transporteurs soient tous confrontés aux prix élevés du carburant et aux incertitudes économiques, la photo région par région est contrastée", a expliqué Tony Tyler. "Les compagnies d'Amérique voient leurs perspectives s'améliorer en 2012. Le reste du monde a une rentabilité réduite. Quant aux compagnies européennes, leur environnement se dégrade rapidement, ce qui entraîne des pertes importantes", a-t-il dit, après avoir évoqué "une crise des dettes souveraines qui se poursuit et s'amplifie".
La situation en Europe représente ainsi "le risque le plus grand" pesant sur l'ensemble du secteur. "Si (la crise) devient une crise bancaire, nous pourrions voir la récession toucher un continent entier et tirer le reste du monde et nos bénéfices vers le bas", a averti le patron de l'Iata. Ce dernier observe toutefois, "une baisse des prix du pétrole, une hausse plus forte que prévue du trafic passager et une reprise du fret" qui "apportent de meilleures perspectives de rentabilité".
Début de rebond du fret
Selon Tony Tyler, "la demande de fret semble avoir amorcé son rebond, après une sévère chute en 2011", en lien avec la situation économique de l'Europe. Mais le patron de l'Iata souligne que la reprise est fragile et regrette qu'elle repose presque uniquement sur le dynamisme des compagnies du Moyen-Orient. L'Iata prévoit pour l'année en cours un trafic total de 47,8 millions de tonnes, à peine plus élevé que celui de 2011 (47,7 millions de tonnes).
Concernant la capacité, les taux de remplissage pour l'activité cargo se sont redressés au deuxième trimestre, en même temps qu'ils atteignaient "des niveaux record" côté passagers. La fédération s'attend à ce que les capacités offertes continuent d'augmenter. Cette hausse pourrait être de 3,3 % en tonnes-kilomètres, avec un trafic combiné fret et passage en hausse de 3,5 %, ce qui préserverait les taux de remplissage.
L'Iata déplore enfin l'absence de répit pour un secteur en proie au doute permanent. À l'incertitude sur le prix des carburants a succédé celle liée à la crise européenne de la dette souveraine. "Le risque d'un effondrement des perspectives économiques est bien réel, pour Tony Tyler. Les tout prochains mois seront cruciaux et l'enjeu est grand".
L'Iata demande le report du système européen de quotas d'émission de CO2
À l'occasion de son assemblée générale à Beijing début juin, l'association internationale des transporteurs aériens (Iata) a une nouvelle fois pris position contre le système d'échange de quotas d'émission de CO2 instauré par l'Union européenne, l'European Emission Trading Scheme (EU ETS). Son directeur général, Tony Tyler, a appelé l'Union européenne à différer l'introduction de cette mesure. "La Commission européenne a toujours répété qu'elle ne pouvait modifier son dispositif. Mais dès que les transporteurs indiens et chinois ont refusé de s'y plier, elle leur a accordé davantage de temps", a affirmé Tony Tyler. "Il y a de façon évidente une certaine souplesse. Donc pourquoi ne pas reporter l'ensemble ?", a-t-il ajouté.
"Pour atteindre nos ambitieux objectifs, nous avons besoin d'une approche commune dans les domaines de la technologie, des opérations et des infrastructures et des mesures positives en cohérence avec le marché, a-t-il plaidé. Tout le monde, y compris l'Europe, s'accorde sur le fait que la solution doit être un accord mondial dans le cadre de l'OACI. Mais sa décision unilatérale créée de la discorde quand nous avons besoin d'harmonie".
L'Iata explique que le secteur du transport aérien œuvre déjà pour limiter sa contribution aux rejets de CO2 dans l'atmosphère, qu'elle estime à 2 % des émissions mondiales, en travaillant sur trois axes : réduire la consommation de carburant de 1,5 % par an jusqu'en 2020, plafonner les émissions avec une croissance nulle des émissions à partir de 2020 et réduire de moitié la quantité de CO2 émis en 2050 comparé à 2005.
L'organisation met en garde contre le risque d'une "guerre commerciale" que pourrait engendrer la décision unilatérale de l'UE entrée en vigueur sur le papier le 1er janvier 2012. Celle-ci oblige les compagnies opérant dans l'UE, quelle que soit leur nationalité, à payer pour l'équivalent de 15 % de leurs émissions de dioxyde de carbone, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique.