L'Inde devient le premier producteur de sucre, l’or et le nickel stables

Le Brésil a perdu sa place de leader mondial du sucre au profit de l’Inde. L’or s’est maintenu, aidé par la baisse du dollar alors que le nickel était lesté par des inquiétudes sur la demande chinoise.
Les cours du sucre ont légèrement baissé à New York, mais ont progressé à Londres la semaine dernière, soutenus par les perspectives d'une offre plus restreinte sur le marché, où l'Inde a pris la place du Brésil comme premier producteur.

À New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet prochain valait 19,48 cents le 27 mai 2022, contre 19,95 cents sept jours auparavant. À Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 564,60 dollars contre 558,10 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le soutien des prix à Londres "est notamment venu de l'idée que peu de sucre proviendrait du Brésil, les usines de ce pays transformant le sucre en éthanol", affirme Jack Scoville, analyste chez Price Group.

Comme à chaque saison, la part de production brésilienne de sucre et d’éthanol "fait l'objet d'un débat animé", remarquent les analystes de Rabobank, car la proportion de la récolte finalement transformée en éthanol "est essentielle pour l'orientation des prix à court terme".

En effet, un prix élevé du pétrole et des carburants incite les producteurs à transformer une partie de leur récolte en éthanol, ce qui réduit la quantité de sucre sur le marché et fait monter les cours.

Le Brésil et l'Inde se disputent la place du premier producteur de sucre au monde. Mais l'Inde a tout récemment détrôné le Brésil, selon les dernières estimations de l'Organisation internationale du sucre. Le 24 mai, l'Inde avait annoncé sa décision d'imposer des restrictions sur les exportations de sucre afin de protéger ses réserves par précaution et de réduire l'inflation, peu après avoir décidé d'interdire les exportations de blé.

Le désormais premier producteur mondial va plafonner ses exportations de sucre à 10 millions de tonnes pour la campagne de commercialisation qui s'étend d'octobre à septembre, selon un communiqué du ministère de l'Alimentation. Les analystes de Rabobank s'attendent "à des échanges dans une fourchette étroite, la volatilité étant tempérée par une bonne disponibilité en Inde, malgré le quota d'exportation".

Côté consommation, "la demande chinoise de 2022 semble être sous pression en raison des confinements pour lutter contre le Covid-19 en Chine", plafonnant les prix, rappellent les analystes.

Le nickel stable

Le cours du nickel était stable sur le London Metal Exchange (LME), freiné par les inquiétudes concernant la demande venant de Chine, mais devrait se reprendre avec l'augmentation des ventes de véhicules électriques.

La tonne de nickel pour livraison dans trois mois s'échangeait à 28.300 dollars le 27 mai 2022, contre 27.973 dollars le vendredi précédent à la clôture. "Outre la crainte d'une baisse de l'offre en Russie, les inquiétudes concernant la demande chinoise empêchent toute reprise des prix", estime Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank, la Chine étant une grande consommatrice de métaux industriels.

"À moyen terme, les perspectives de la demande de nickel restent toutefois très bonnes", poursuit l'analyste, les ventes de voitures électriques ayant explosé dans le monde en 2021. En effet, avec 6,6 millions d'unités écoulées dans le monde, dont la moitié en Chine, les ventes ont doublé en un an et représentent désormais 10 % des ventes de voitures neuves, selon un rapport annuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

De nombreux métaux comme le nickel, le lithium ou encore le cobalt sont essentiels pour la fabrication des batteries des voitures électriques : ils permettent de limiter leur taille. "Le nickel est le métal qui en profitera le plus à l’avenir : la part de la demande globale de nickel représentée par la demande de batteries a déjà augmenté pour atteindre 7 % l'année dernière" contre 4 % l'année précédente.

L’or se maintient

L'or s'est maintenu sur la semaine, aidé par la baisse du dollar, mais lesté par l'appétit pour le risque qui pousse les investisseurs à délaisser la valeur refuge. L'once d'or s'échangeait pour 1.852,16 dollars le 27 mai, contre 1.846,50 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges.

"Les deux dernières séances ont vu une baisse de l'intérêt pour les principaux ETF aurifères", ces produits financiers adossés au métal jaune qui permettent aux investisseurs de parier sur son cours, note Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank.
L'offre et la demande pour les ETF réagissent particulièrement au goût pour le risque du marché, selon l'analyste.

Pourtant, "un dollar plus faible et des rendements moins élevés ont profité au métal", nuance Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Le 27 mai, les gains de l'or ont encore été modérés par le ralentissement de l'inflation américaine.

L'inflation aux États-Unis s'est élevée à 6,3 % sur un an en avril, contre 6,6 % en mars, selon l'indice PCE du département du Commerce (privilégié par la Fed), et, sur un mois, le ralentissement est encore plus marqué, à 0,2 % contre 0,9 % le mois passé. Les revenus ont progressé de 0,4 % en avril par rapport à mars, et les dépenses de 0,9 %.

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