L’Iran accusé d’avoir attaqué un pétrolier au large d’Oman

Un navire transportant une cargaison de gazole, détenu par un homme d'affaires israélien, a été visé par un projectile au large de la côte d'Oman, sans faire de victimes. Une attaque attribuée à l'Iran par Israël et Washington.
Le navire-citerne "Pacific Zircon" "a été touché par un projectile à environ 150 miles (241 kilomètres) de la côte d'Oman vers 15h30 le 15 novembre", a affirmé le transporteur Eastern Pacific Shipping, sans donner d'autres détails sur les circonstances de l'incident.
La compagnie, basée à Singapour, appartient au milliardaire israélien Idan Ofer, l'un des deux fils du magnat du transport Sammy Ofer, décédé en 2011.

Un responsable israélien a affirmé que l'attaque avait été menée par des "drones" similaires à "ceux que les Iraniens vendent à la Russie pour être utilisés en Ukraine".

"Ceci est une provocation iranienne", a-t-il affirmé sous couvert d'anonymat, estimant que l'incident était destiné à "perturber" la tenue de la Coupe du monde de football qui débute dimanche au Qatar. Il ne s'agit pas d'une "victoire iranienne" sur Israël, a-t-il ajouté.

"Nous sommes convaincus que l'Iran a vraisemblablement mené cette attaque au moyen d'un drone", a de son côté déclaré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. Washington a promis d'œuvrer avec ses alliés "pour que l'Iran rende des comptes".

Aucun membre de l'équipage n'a été blessé et il n'y a pas eu de fuite de carburant dans la mer, la coque du navire ayant subi des "dommages mineurs", a indiqué Eastern Pacific Shipping.

Selon Samir Madani, cofondateur du site TankerTrackers.com, spécialisé dans le transport maritime, le tanker transportait 42.000 tonnes métriques de gazole, destinées à Buenos Aires. La cinquième flotte des États-Unis, basée à Bahreïn, a affirmé être "au courant de l'incident".

Les États-Unis et plusieurs pays du Golfe dénoncent régulièrement les agissements de Téhéran dans cette zone maritime particulièrement stratégique, voie de navigation quasi-exclusive pour connecter les pays pétroliers du Golfe aux marchés mondiaux.

En juillet 2021, l'armée américaine avait pointé du doigt la responsabilité de la République islamique dans l'attaque du "MT Mercer Street", un pétrolier géré par une société appartenant à un milliardaire israélien, qui avait fait deux morts.
Téhéran avait fermement nié avoir un quelconque lien avec l'attaque.

"Tactique de diversion"

L'Iran et les pays occidentaux sont engagés dans des pourparlers pour relancer l'accord historique de 2015, qui visait à freiner le programme nucléaire iranien en échange d'un allégement des sanctions, mais les négociations sont au point mort.

"Le risque d'attaques contre des transporteurs et des infrastructures énergétiques dans la région a augmenté en raison de l'absence de progrès dans les négociations américano-iraniennes sur le dossier nucléaire et la décision de Washington d'imposer de nouvelles sanctions à l'Iran", a souligné Torbjorn Soltvedt, de la société de renseignement sur les risques Verisk Maplecroft.

La République islamique a rejeté le 16 novembre un projet de résolution présenté la veille par les États-Unis et trois pays européens à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dénonçant le manque de coopération de Téhéran dans le dossier nucléaire.
Selon Torbjorn Soltvedt, Téhéran pourrait également chercher à déstabiliser la région comme "tactique de diversion" afin de détourner l'attention des manifestations qui secouent le pays depuis deux mois.

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