
Le maritime serait à l'origine de 37 % des émissions de CO2 dues au transport © HHM-M. Lindner
L'ITF Transport Outlook 2015 publié par le Forum international des transports de l'OCDE est alarmiste. La répartition des volumes de transport de fret estimée par le FIT pour 2050 croise des résultats connus. Avec 85 %, le maritime domine très largement suivi de très loin par la route (9 %), le fer (6 %) et l'aérien. Cette ventilation varierait à la marge d'ici à 2050. Plus intéressante est l'analyse modale des émissions de CO2 mondiales, et ses évolutions sur les quarante prochaines années. Selon José Viegas, secrétaire général du Forum et auteur de l'étude, le maritime serait à l'origine de plus d'un tiers (37 %) des émissions battant en brèche les 3 % généralement avancés par l'OMI souvent pris en référence. La route arrive devant avec plus de la moitié des émissions suivie par l'aérien (7 %) et le fer (3 %). D'ici à 2050, ce classement ne changerait pas mais le maritime perdrait près de cinq points, tandis que la route en gagnerait trois et l'aérien deux. Globalement, les volumes transportés (en tonnes-kilomètres) seraient multipliés par 4,3 entre 2010 et 2050 et les émissions de CO2 par 3,9 avec des facteurs 4,2 et 3,4 pour le maritime. "Le fret va devenir la principale source d'émissions de CO2 pour le transport de surface remplaçant dans ce rôle le transport de passagers", anticipe le FIT.
Atlantique et Pacifique Nord en tête
Par zone géographique, l'Afrique connaîtrait d'ici à 2050 la plus forte progression de ses transports de marchandises (facteur de 8,1 !). Une croissance à relativiser puisque son poids dans les échanges mondiaux ne s'élèverait qu'à 1,7 %. Avec une multiplication par 4,7, l'axe Pacifique Nord détrônerait la route Atlantique Nord malgré une progression de 270 %. Ces deux corridors continueront à concentrer près de 50 % des échanges mondiaux. Avec des volumes multipliés par plus de cinq, l'océan Indien et l'Asie s'accapareraient respectivement 17 et 10 % des trafics. Les mers Méditerranée et Caspienne perdraient en revanche deux points pour peser près de 14 % d'ici à 2050. Dans le même temps, les flux intra-asiatiques seraient à l'origine de 40 % des émissions de CO2 mondiales devant l'Amérique du Nord, le Pacifique Nord et l'Atlantique Nord avec 10 % chacun, contre 8 % à l'Europe.
Tensions sur les hinterlands
Tous modes et corridors confondus, "l'augmentation prévisible du fret international est un défi sans précédent pour les réseaux de transport mondiaux", alerte José Viegas. Pis, "l'intensification des contraintes de capacité est susceptible de freiner la croissance économique", tandis que "la multiplication par quatre des émissions de CO2 met en danger les efforts entrepris en faveur de l'atténuation du changement climatique".
Atlantique et Pacifique Nord en tête
Par zone géographique, l'Afrique connaîtrait d'ici à 2050 la plus forte progression de ses transports de marchandises (facteur de 8,1 !). Une croissance à relativiser puisque son poids dans les échanges mondiaux ne s'élèverait qu'à 1,7 %. Avec une multiplication par 4,7, l'axe Pacifique Nord détrônerait la route Atlantique Nord malgré une progression de 270 %. Ces deux corridors continueront à concentrer près de 50 % des échanges mondiaux. Avec des volumes multipliés par plus de cinq, l'océan Indien et l'Asie s'accapareraient respectivement 17 et 10 % des trafics. Les mers Méditerranée et Caspienne perdraient en revanche deux points pour peser près de 14 % d'ici à 2050. Dans le même temps, les flux intra-asiatiques seraient à l'origine de 40 % des émissions de CO2 mondiales devant l'Amérique du Nord, le Pacifique Nord et l'Atlantique Nord avec 10 % chacun, contre 8 % à l'Europe.
Tensions sur les hinterlands
Tous modes et corridors confondus, "l'augmentation prévisible du fret international est un défi sans précédent pour les réseaux de transport mondiaux", alerte José Viegas. Pis, "l'intensification des contraintes de capacité est susceptible de freiner la croissance économique", tandis que "la multiplication par quatre des émissions de CO2 met en danger les efforts entrepris en faveur de l'atténuation du changement climatique".
"Se préparer aux conséquences du gigantisme dans les ports et dans les hinterlands"

José Viegas, secrétaire général du Forum international des transports de l’OCDE © ITF
Pour amortir l'impact environnemental de l'augmentation du transport de fret, le secrétaire général du Forum avance quatre mesures : "Optimiser la gestion des capacités et des infrastructures, investir dans les liens multimodaux manquants, se préparer au développement des méga-navires dans les ports ainsi que leurs conséquences dans les dessertes d'hinterland, et améliorer les performances des moyens de transport à tous les niveaux de la chaîne logistique". Une attention vis-à-vis des hinterlands justifiée : "Le transport intérieur, entre les ports et les lieux de consommation ou de production, représenterait 10 % du transport international en tonnes-kilomètres mais 30 % des émissions de CO2".