L'UMF lève le voile sur sa contribution au projet stratégique marseillais 2019-2023

Alors que du côté du Grand Port maritime de Marseille les seuls mots-clés du projet stratégique 2019-2023 ayant filtré sont "économie bleue et port vert", l'Union maritime et fluviale de Marseille-Fos vient de dévoiler les conclusions de ses trois mois de travail. En espérant qu'un maximum de requêtes fera mouche sur ce nouveau projet…
À trois mois du changement de la gouvernance du Grand Port maritime de Marseille (GPMM), l'Union maritime et fluviale de Marseille-Fos (UMF) a présenté le 16 janvier sa contribution au futur projet stratégique de l'établissement portuaire 2019-2023.
Pour Jean-Philippe Salducci, son président, la fédération des professionnels sent un "intérêt croissant pour le range Sud". Selon lui, "un basculement est possible", étant donné que les ports du range Nord sont saturés. Il ajoute toutefois que "la massification ne se décrète pas".
Il se félicite que l'activité portuaire se soit stabilisée mais quelques zones d'ombre subsistent à ses yeux. Ainsi, sur l'hinterland rhônalpin, il estime que le nœud ferroviaire lyonnais empêche le port phocéen d'aller à la conquête de l'hinterland situé au-delà de la Cité des Gaules. Il attaque de front l'Europe avec le projet ferroviaire Lyon-Turin, qui reste "le fossoyeur du port de Marseille-Fos". Il redoute de voir fuir des parts de marché vers les ports de l'Adriatique.
Son propos est aussi tranchant vis-à-vis de l'UE concernant le projet de canal Seine-Nord Europe (SNE). Selon lui, il constitue un péril pour les ports français.
Au chapitre des hydrocarbures, Jean-Philippe Salducci estime que le stockage reste la clé du développement dans la filière. "Étant donné que le range Nord est saturé, tous regardent Marseille avec intérêt", souligne-t-il. Mentionnant le dernier salon lyonnais Pollutec, il indique que "les capacités de valorisation locales constituent une des opportunités".

"Améliorer les accès ferroviaires sur les deux terminaux de Fos"

Si Jakob Sidenius, le PDG de l'opérateur Seayard, se félicite de la croissance enregistrée au cours des cinq dernières années, il souhaite pour les cinq années à venir "davantage d'emplois et de valeur ajoutée". Il rappelle la nécessité d'améliorer les accès ferroviaires sur les deux terminaux.
Amal Louis, présidente de l'AACN (sur le point d'achever son étude de benchmark sur le port de Marseille), rappelle que le GPMM doit avoir une politique tarifaire attractive. Elle souligne que les usagers ayant accepté une hausse de 2 % pendant les cinq dernières années, la situation financière du GPMM est rétablie. Elle évoque l'instabilité politique de pays tels que l'Algérie qui a fait chuter le trafic à Marseille avec ce partenaire du Maghreb de 60.000 à 30.000 EVP.
Jimmy Marolle, responsable de l'agence marseillaise de l'armateur DFDS, indique que le turc UN Roro (entré dans le giron du groupe danois il y a quelques mois) va devoir relier la Turquie au réseau nord-européen. "Nous allons prendre livraison de navires de 6.700 mètres linéaires, d'une capacité de 450 remorques. Il va falloir les placer dans des ports présentant des disponibilités à quai (…). Le port de Marseille a sa carte à jouer car il est embranché fer. Pour UN Roro, par rapport à Trieste, l'avantage est qu'on pourrait avoir des trains de 850 mètres contre 550 mètres. Le coût à l'unité est plus bas", estime-t-il.

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